AA / Mogadiscio / Nour Jidi

L’attentat terroriste sanglant qui a tué samedi dernier plus de 300 personnes à Mogadiscio, a dominé les prêches du vendredi, à travers la Somalie. C’est la première fois que les imams somaliens prêchent à l’unisson, les autorités du pays n’imposant souvent pas des sujets unis pour les prêches.

Tous les prêches ont évoqué « la dignité du Musulman et l’interdiction du meurtre quels que soient les motifs, sous peine de s’attirer la colère d’Allah, qui ne tolère pas tous genres de transgressions, notamment le meurtre ».

« Attristé par l’effusion, samedi dernier, du sang des innocents », Cheikh Abdul Rahman Nour, l'imam de la mosquée Nour à Mogadiscio, a insisté que l’attentat était contraire à l’Islam

« Notre religion (l'Islam) encourage la tolérance et la paix, et ne permet pas la terreur et le meurtre des musulmans. Ceux qui tuent des Somaliens ne connaissent rien de l'Islam », a-t-il affirmé.

L’Imam a appelé la société somalienne à « adopter une position unifiée contre ceux se permettaient de tuer les Somaliens et leurs enfants » (en référence au mouvement somalien Al-Shabaab, accusé d’avoir perpétré l’attentat).

Après la prière du vendredi, les fidèles ont fait la prière de l’absent, pour les âmes des victimes de l’attentat.

Dans la mosquée Marwas, dans vieux quartier de Hamar-Weyne, à Mogadiscio, Cheikh Mahmoud Cheikh Khalif, a dénoncé « un crime odieux contraire à toutes les religions célestes, dont les auteurs méritent la punition divine la plus lourde ».

Depuis son minbar, l’Imam a appelé les Somaliens à s'unir pour pouvoir affronter « ceux qui compromettent la sécurité et la stabilité du pays », qui ne représentent selon ses dires, qu’un « groupe égaré loin des préceptes de l’Islam et de la tolérance ».

Cheikh Khalif a également appelé les fidèles à donner de l'argent pour aider les blessés et les familles des victimes.

La plupart des mosquées en Somalie ont collecté de l’argent pour aider les blessés et les victimes.

L’explosion du camion piégé, survenu samedi dernier devant l’hôtel Safari à Mogadiscio a fait plus de 300 morts et 300 blessés, selon Abdel-Qader Abdel-Rahman, directeur du service d'ambulance de la capitale somalienne.

Le gouvernement somalien a accusé le mouvement Al Shabaab d’avoir commis cet attentat, le plus violent dans l'histoire du pays, selon les observateurs.