Afrique

Sénégal : Vague d'indignation et appels au boycott des produits français suite aux propos de Macron

Les firmes pétrolières françaises Total, Exxon, Texaco, BP, Shell, Aramco et Eni, premières cibles du boycott

Fatma Bendhaou  | 27.10.2020 - Mıse À Jour : 27.10.2020
Sénégal : Vague d'indignation et appels au boycott des produits français suite aux propos de Macron

Afghanistan

AA/ Dakar / Alioune Ndiaye

Le Front pour une révolution anti- impérialiste populaire et panafricaine "Frapp - France dégage" a appelé, lundi, au boycott des produits français au Sénégal, en réaction « au manque de respect de la caricature présentant le prophète de l'Islam en terroriste et à l'islamophobie d'Etat français ».

Le président français Emmanuel Macron avait déclaré, mercredi dernier, dans un communiqué de presse, que la France n’abandonnera pas « les caricatures » (insultantes envers le Prophète Mohamed et l’Islam), ce qui a déclenché une vague de protestations à travers le monde musulman.

« Le Frapp lance un appel au boycott des produits français pour dénoncer l’amalgame indécent et insultant entre islam et terrorisme, et l’islamophobie encouragée et couvée par l’Etat impérialiste français », a exhorté ce mouvement d’activistes dans un communiqué dont l'agence Anadolu a eu une copie.

Ce sont les firmes pétrolières françaises Total, Exxon, Texaco, BP, Shell, Aramco et Eni qui sont les premières cibles du boycott, a annoncé le Frapp, exhortant les populations à s’approvisionner dans les stations-service contrôlées par des Sénégalais.

« Dans les jours à venir, le Frapp élargira cette liste d’entreprises françaises et impérialistes à boycotter », relève le communiqué du Front dirigé par Guy Marius Sagna.

Toujours en réaction aux propos du président français, trois activistes membres du mouvement ‘’Nittu Deugg’’ (les personnes véridiques) ont brûlé, lundi, en pleine rue de Dakar la cocarde tricolore, symbole de la république française. Ce qui leur a valu une arrestation par la police.

« Ils sont poursuivis pour trouble à l’ordre public après avoir mis le feu à la cocarde tricolore en réaction au discours islamophobe et irresponsable de Macron », a soutenu leur avocat Me Khoureichi Bâ.

Ils ont finalement été relâchés après leur audition dans la soirée.

Le député de l'opposition, Ousmane Sonko, à lui aussi fait part de son indignation quant à la réaction de la France.

"Chaque jour, la France agresse les valeurs de l'islam, sous le prétexte de lutter contre le terrorisme qu'elle a contribué à alimenter en déstabilisant la Libye et en soutenant des dictatures", avait décrié lundi le candidat arrivé 3ème lors de la présidentielle de 2019.

"C'est cette France hautaine et moralisatrice qui fait aujourd'hui face à un monde musulman las de son discours et de ses actes hostiles", a-t-il enchaîne.

" La guerre contre l’Islam est une guerre perdue d’avance pour ceux qui comptent s'y engager", a conclu Sonko dans son message publié sur Facebook.

Dans un communiqué rendu public dimanche dernier, la diplomatie française a affirmé que « les appels au boycott sont sans aucun objet et doivent cesser immédiatement, de même que toutes les attaques dirigées contre Paris et instrumentalisées par une minorité radicale ».

La France a connu, ces derniers jours, la publication des dessins et des caricatures insultantes envers le Prophète Mohamed, sur les façades de plusieurs de ses bâtiments.

Outre les caricatures offensantes, la France a récemment connu une vive controverse suite aux déclarations d'une grande partie de la classe politique visant l'islam et les musulmans, après l'assassinat d'un professeur d'histoire le 16 octobre courant, par un citoyen français furieux que ce dernier ait montré à ses élèves des caricatures « offensantes » envers le Prophète Mohamed.


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