Sénégal – Présidentielle: Polémique autour de la loi sur le parrainage

Senegal
AA / Desk
Le projet de loi instituant le parrainage comme condition pour se porter candidat à la présidentielle a suscité de vives réactions rapportées par les médias sénégalais, lundi 9 avril.
Pour plusieurs acteurs de la sphère politique sénégalaise, en effet, ce projet d’amendement de la loi électorale constitue une « limitation de l’expression démocratique », à l’image de Alboury Ndiaye, président du Mouvement "Nouvelle vision pour le Sénégal" (NVS).
Ce dernier considère que la fixation du seuil du parrainage à 1% du corps électoral (6 millions, actuellement) comme "une aberration", dans la mesure où les nombre des électeurs n’est pas encore connu jusqu’à ce jour, d’autant plus que plusieurs citoyens ne sont pas encore sûrs de recevoir leurs cartes d’électeurs.
Le dirigeant de l’opposition s’exprimait sur le site Dakaractu. L’opposant pointe une autre contrainte, celle relative à l’exigence de la qualité d’électeur pour pouvoir présenter sa candidature.
«D'abord, la justice te condamne, tu perds tes droits civiques et de fait tu ne peux plus être candidat. », s’exclame Alboury Ndiaye, faisant allusion aux candidats potentiels déjà inculpés par la justice.
«Tout le monde s’oppose à ce projet de parrainage », rapporte de son côté l’Agence de presse sénégalaise, lundi, citant l’opposition, la société civile et une partie de la mouvance présidentielle et constatant que Macky Sall a réussi a se faire tout le monde sur le dos.
Toutefois, « Le chef de l’Etat (…) se dit ouvert à une contre-proposition de l’opposition », rapporte pour sa part le Quotidien du Sénégal, citant Alioune Tine, l’un des médiateurs autour de cette question du parrainage. Le même média évoque, entre autres solutions, de réduire le nombre de signatures requises.
Samedi, une vingtaine d’organisations de la société civile se sont réunis à Dakar et ont appelé le gouvernement à surseoir l’examen du projet de loi sur le parrainage.
Mais d’après plusieurs médias sénégalais, « ce n’est pas envisagé que le pouvoir retire la proposition de loi sur le parrainage», rapporte le journal local "Libération", citant le ministre de la justice Ismaïla Madior Fall.
Le projet de loi sera examiné à partir de cette semaine à l’Assemblée sénégalaise et le débat autour de cette question ne fait que commencer.
Pour rappel, le Sénégal tiendra sa prochaine élection présidentielle en février 2019. L’un des candidats potentiels a été déjà mis sous les verrous et condamné à cinq ans de prison ferme. Il s’agit bien de Kalifa Sall, ancien maire de Dakar qui a été inculpé de détournement de deniers publics.
Son verdict a été prononcé le 30 mars.