Sénégal : les sanctions de la Cedeao au Mali frappent la filière de bétail

Senegal
AA / Dakar / Abdoulae Ba
Une situation mal appréciée par les négociateurs sénégalais en bétail qui s'en approvisionnent au Mali.
Le bétail représente près de 7 % des recettes d'exportation nationales chaque année pour le Mali, et fait vivre plus de 30 % de la population.
Mais depuis le coup d'État militaire du 18 août, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest a suspendu toutes ses relations financières et commerciales avec le Mali.
Pour les négociants en bétail, qui vendent une grande partie de leurs animaux dans les pays voisins, le coup est très dur. Les principaux marchés sont le Sénégal, la Guinée, la Côte d'Ivoire, le Ghana et le Niger.
Affectés par la suspension de toute relation financière et commerciale du Mali d'avec ses pays voisins, les négociateurs sénégalais en bétail observent avec amertume la situation de leur commerce face à ce péril.
La majorité de leur consommation intérieure provient de ce pays. C'est ainsi que ces commerçants se sentent pénalisés par l'embargo imposé au Mali.
Les filières bétail, viande et lait font face à des difficultés qui ralentissent son développement au Sénégal.
En effet, selon les données officielles, son poids dans le Produit Intérieur Brut (PIB) du pays représenterait 4,2% sur la période de 2000 à 2012.
L'élevage au Sénégal contribuerait à hauteur de 29,1% au secteur primaire. Ce sous-secteur qui évolue dans un registre traditionnel, joue un rôle socio-économique très important, dans la mesure où il fait vivre 350 000 familles, soit environ 3 millions d'individus, dont les revenus dépendent de l’élevage.
Par ailleurs, l'élevage figure parmi les secteurs prioritaires du Plan Sénégal Emergent (PSE).
Son développement vise à renforcer la sécurité alimentaire et rééquilibrer une balance commerciale affectée par l'importation de produits alimentaires.