Sénégal : le carnaval de Dakar, un rendez-vous pour valoriser la diversité culturelle
- La 3ème édition qui a porté sur le thème culture et sport a été dédiée à la communauté Hal Pular.
Dakar
AA / Dakar / Alioune Ndiaye
Des troupes habillées en tenues traditionnelles de leurs terroirs respectifs et se mouvant au rythme d’instruments traditionnels dégageant des symphonies exquises : la grande parade du Carnaval de Dakar s'est déroulée samedi au centre culturel Blaise Senghor dans la capitale sénégalaise dans une grande ferveur.
Pour cette 3ème édition du carnaval qui est un espace de promotion de la diversité culturelle, danseurs, batteurs, acrobates et autres participants ont encore répondu présent malgré le contexte de la coupe du monde qui oriente tous les regards vers le Qatar.
Le public a bien été servi à l’occasion de la parade qui a vu, loin du "bling bling" insufflé par la modernité, une succession de costumes traditionnels ayant ressassé des souvenirs anciens chez des spectateurs.
« C’est la danse de la célébration de la fin de l’hivernage », a ainsi noté Bertrand Diémé, au passage d’un groupe de paradeurs s’exécutant dans une chorégraphie que ne peut déchiffrer un non initié.
« Le pas en avant qui revient à chaque mouvement après le coup de bâton signifie que la récolte sera bonne », a ainsi décodé Diémé, membre de cette communauté, les diolas, vivant dans le sud du pays.
Lèvres tatouées, coiffures remontées vers le haut, boubous aux couleurs éclatantes … Une parade d’une troupe de la communauté Haal pulaar sans conteste. Cette ethnie dont la culture est à l’honneur pour la 3ème édition se singularise par une grande diversité.
« Contrairement aux autres ethnies, les haal pulaar vivent dans des zones géographiques distinctes. On les retrouve dans le nord du pays, au centre et aussi au sud donc on y trouve des spécificités distinctes suivant les zones d’établissement », a indiqué Abdoul Ly, membre de cette communauté.
« Pour autant le tatouage autour de la bouche est un signe distinctif à la communauté bien qu’il se retrouve aussi chez l’ethnie des bambaras », a poursuivi Ly, se délectant des rythmes accompagnant la parade des membres de la communauté.
Des pays de ‘’goumbé’’ et de ‘’ndawrabine’’ exécutés par les paradeurs lébous communauté vivant principalement dans la capitale sénégalaise à la danse du ‘’ndiouk’’ servis par la communauté des sérères ; pendant plus de quatre tours d’horloge, les spectateurs de l’événement qui a porté sur le thème ‘’ Culture et sport’’ ont été replongé dans les ambiances naturelles des terroirs du pays.
Espace d'affirmation de la diversité culturelle dans l'unité assumée de la Nation, le grand Carnaval de Dakar valorise nos terroirs et offre une vitrine privilégiée au dynamisme de nos traditions dans leur devenir moderne », a témoigné EL Hadj Hamidou Kassé, ministre conseiller arts et culture du président de la république.
« Dakar a besoin d'un grand événement, en dehors de la Biennale, qui permette aux terroirs de venir se produire dans la capitale pour avoir de la visibilité et atteindre cette ouverture internationale », a émis le chanteur Baaba Maal, parrain de cette édition.
« Bravo au Carnaval de Dakar de ramener la mode, la cuisine, notre manière de vivre, car beaucoup de nos amis étrangers ont envie de découvrir cette Afrique. Pour un artiste, ce type d'évènement international représente une forte motivation », a poursuivi, le chanteur de renommée qui a clos la soirée avec un concert lors duquel a aussi joué sa partition l’orchestre Xalam 2.
Les enfants n’ont pas été en rade pour cet événement de valorisation de la culture. En tenues traditionnelles, ils ont paradé et ont participé à des séances de maquillage, comme lors des temps anciens.
Dimanche, jour de clôture, a tout aussi été riche en spectacle avec du théâtre, des prestations d’acteurs des cultures urbaines et un sabar (cérémonie avec des tam tam) ‘’nguel’’ avec la communauté sérère.
« Au-delà de l’aspect festif, le Carnaval constitue une manière de contribuer à la nouvelle narration africaine et de son soft power. Il s’agit pour nous de montrer que le Sénégal, et l’Afrique ont une histoire, des cultures et des terroirs riches et qui restent méconnus », a fait valoir Fatou Kassé, directrice générale de Label com, en charge de la communication de l’événement.
Après la tombée des rideaux, projection est faite en direction de la 4ème édition du programme annuel dont l’ambition est d’activer la culture pour des retombées économiques et touristiques pour le pays.
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