Sénégal : La rébellion condamne la mort de 13 jeunes en Casamance
Treize jeunes ont été tués samedi par une bande armée dans le sud du Sénégal, alors qu’ils étaient partis chercher du bois dans la forêt de Casamance.

Dakar
AA/Dakar/Lamine Senghor
Le Mouvement rebelle sénégalais, Mouvement des Forces démocratiques de la Casamance ( MFDC) a fermement condamné "l'événement tragique" survenu samedi dans la forêt de Bayotte causant la mort de 13 jeunes.
"Suite à l’événement tragique qui a eu lieu samedi dans la forêt des Bayottes ( sud de la Casamance), le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) condamne fermement cet acte et présente ses condoléances aux familles éplorées", indique le Mouvement dans un communiqué publié lundi soir sur son site.
Le MFDC nie en outre toute implication dans ces actes de violence, rejetant en bloc toutes les accusations portées à son encontre.
Le mouvement appelle, en outre, le gouvernement à orienter ses enquêtes vers certains responsables locaux, notamment " le gouverneur de la région de Ziguinchor, le chef du service régional des eaux et forêt, le commandant de la légion gendarmerie sud et le procureur de la république en poste à Ziguinchor".
"Ces derniers sont à la tête d’un vaste réseau de coupe clandestine et de vente illicite du bois de teck en provenance de la forêt des Bayottes", souligne le MFDC.
Treize jeunes ont été tués samedi par une bande armée dans la commune de Boutoupa Camaracounda dans la région de Ziguinchor, dans le sud du Sénégal, alors qu’ils étaient partis chercher du bois dans la forêt de Casamance.
Au lendemain du massacre, le président de la République du Sénégal, Macky Sall a décrété deuil national de deux jours, à compter du lundi 8 janvier 2018, pour honorer la mémoire des victimes de l’attaque armée survenue, le 6 janvier 2018, dans l’arrondissement de Niaguis, Département de ziguinchor.
Auparavant, le président Sall qui avait réuni son conseil national de la sécurité et ordonné que les auteurs du massacre soient arrêtes et traduits en justice. Cette action a été suivie par une vaste opération de l'armée dans la zone.
Composée des régions de Ziguinchor, Sédhiou et Bignona, la Casamance est minée depuis 1982 par une rébellion menée par le mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) qui lutte pour l’indépendance de la région sud. En plus de cette revendication indépendantiste, le mouvement s’oppose à la coupe de bois dans les forêts de la région.
Le conflit qui a fait des centaines de morts civils et militaires avait connu depuis environ cinq années une baisse d’intensité faisant revenir dans leurs villages des milliers de sudistes qui avaient étaient condamnés à l’exil.
Dans son message à la nation de fin d’année, le président Macky Sall avait appelé les combattants du Mfdc à consolider les acquis à la suite de l’accalmie notée dernièrement.
« Consolidons la paix, car nos progrès sont déjà substantiels », avait lancé Sall.
Quelques heures avant l’attaque, l’agence de presse sénégalaise officielle avait annoncé, que deux combattants du Mfdc détenus dans un cantonnement militaire avaient été libérés après une médiation initiée par la communauté du Saint Egidio de Rome entre l’Etat du Sénégal et les combattants du Mfdc.