Sénégal/Législatives : 96 bureaux de vote saccagés à Touba
- Les électeurs qui ont patienté pendant des heures pour pouvoir voter n'ont finalement pas pu entrer dans les centres de vote en raison de problèmes techniques

Dakar
AA/Dakar/Alioune n'Diaye
Quatre-vingt-seize bureaux de vote ont été saccagés dimanche après-midi à Touba (Région de Diourbel) située à 194 km à l'Est de la capitale Dakar, en raison d'un retard trop important dans l'ouverture des bureaux de vote pour les législatives, a rapporté la presse nationale.
Des dizaines d'électeurs ont assiégé le centre de vote pour détruire tout le matériel électoral. « Les isoloirs ont été détruits et les bulletins de vote déchirés et jetés dans la cour de l'Université Abdoul Ahad», a relaté le correspondant de la radio privé Sud Fm sur place.
« Les gens ont patienté pendant des heures pour pouvoir voter et jusqu’à 13 heures les conditions n’étaient pas réunies pour le démarrage des élections. C’est la frustration découlant de cette attente interminable qui a poussé les électeurs à réagir ainsi », a soutenu sur les ondes de Walfadjri Fm Mame Maï Mbacké, une responsable de la coalition présidentielle dans cette localité qualifiant l’acte de « condamnable ».
Jusqu’à 14 heures Gmt le vote n’avait pas démarré dans la ville de Touba en raison de problèmes techniques. Les bulletins de la coalition Wattu Sénégal de l’ancien président Abdoulaye Wade, n’étaient pas encore arrivés, d'après des sources locales.
« Pour l’heure la tête de liste de Wattu Sénégal dans la ville Cheikh Bara Doli Mbacké, et quatre autres personnes ont été arrêtés par la police », a fait savoir le correspondant de Walfadjri Fm.
Conformément au Code électoral sénégalais, le vote a commencé à 8 heures GMT dans plusieurs centres de vote visités par Anadolu mais a connu des retards de 30 minutes à plusieurs heures dans d’autres centres de la capitale Dakar mais aussi de l’intérieur du pays où de fortes pluies ont été enregistrées dans la nuit du samedi au dimanche, détruisant certains bureaux de vote.
Plus de 6,2 millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour élire 165 députés qui vont siéger au Parlement, selon les chiffres communiqués par le ministre de l’intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo.
47 partis ou coalitions prennent part au scrutin. Parmi les 165 députés, 15 seront issus de la Diaspora sénégalaise.
Pendant 21 jours, les candidats ont mené une campagne électorale à travers le pays. Une campagne émaillée toutefois par des violences dans certaines régions.
Le camp du président Sall accuse l’ex-président d’être candidat pour pouvoir faire voter une Loi d’amnistie pour son fils, Karim Wade afin qu’il puisse être candidat à l’élection présidentielle de 2019.
"Nous cherchons une majorité à l’Assemblée nationale pour satisfaire les préoccupations des Sénégalais. Nous ne sommes pas comme le candidat Abdoulaye Wade qui cherche une majorité pour son fils", avait ainsi dénoncé le Premier ministre Mahammed Dionne, lors d'une déclaration faite récemment à la presse.
Du côté de Wade, on assure en revanche, chercher "la cohabitation".