Sénégal: Habré dispensé de comparution lors de son procès en appel
- Le cours du procès en première instance avait été troublé plus d'une fois, à l'occasion des comparutions forcées de l'ancien président tchadien.

Dakar
AA/ Dakar/ Babacar Dione
Les Chambres africaines extraordinaires (CAE) qui jugent l'ancien président tchadien Hissène Habré ont dispensé celui-ci de comparution lors de son procès en appel, qui s'est ouvert lundi à Dakar, a appris Anadolu de source judiciaire.
La décision de la chambre d'appel des CAE fait à la suite d'une requête adressée par les avocats de l'ancien président, a informé en cours d'audience le juge Ougadeye Wafi, président de la chambre d'appel des CAE.
Les avocats n'ont pas précisé les véritables motivations de leur requête, alors que le cours du procès en première instance, ouvert en juillet 2015, avait été troublé plus d'une fois à l'occasion des comparutions forcées de Habré.
La Cour a en revanche rejeté une requête de la défense invoquant une cause de récusation à l'endroit d'un juge. Les avocats de Habré ont invoqué que celui-ci avait déjà connu d'une affaire dans laquelle Hissène Habré était impliqué.
Condamné en mai dernier à la réclusion à perpétuité pour "crimes de guerre", "crimes contre l'humanité", "viols et tortures", l'ancien chef d'Etat tchadien est jugé en dernier ressort dans ce nouveau procès dont le verdict est attendu au plus tard le 20 avril, d'après une source judiciaire.
Lors de ce procès en appel, les avocats commis d'office entendent contester, notamment, certains témoignages à charge produits en première instance.
La circonstance que l'un des quatre juges, le Sénégalais Amady Diouf, ne comptabiliserait pas les 10 ans d'ancienneté exigés par les statuts de la Cour sera également invoquée par les avocats aux fins d'invalider le premier jugement.
L'ex-président tchadien récuse les Chambres africaines extraordinaires (CAE), créées en vertu d'un accord entre le Sénégal et l'Union africaine (UA) et mises en place en février 2013.
Ses conseils avaient refusé, à sa demande, de coopérer avec la cour et des avocats commis d'office ont alors pris le relais.
Exilé à Dakar où il vivait avec sa famille après avoir dirigé le Tchad de 1982 à 1990, Habré a été arrêté le 30 juin 2013.
Une commission d'enquête tchadienne avait estimé, peu après sa chute, le bilan de la répression sous Hissène Habré à près de 40.000 morts.