AA / Dakar / Lamine Senghor

Le bilan de la tuerie qui a eu lieu samedi dernier en Casamance au Sénégal s’alourdit. Le nombre de personnes tuées est passé de 13 à 14 après la découverte du cadavre d’un jeune, a appris Anadolu auprès de la famille de la victime.

«Nous avons retrouvé le corps de mon frère Daouda Manga disparu lors de la tragédie. Nous étions à sa recherche depuis les évènements. L’armée nous a appelés pour nous dire qu’elle a retrouvé le corps», a déclaré Adama Manga, frère du défunt, joint par téléphone à Ziguinchor.

Selon lui, le corps était en état de décomposition. C’est la raison pour laquelle, la famille a été obligée de l’enterrer dans la forêt. Le défunt était marié et père de 4 enfants.

«La famille est très triste. Nous avons trouvé son corps dans des conditions inhumaines. Nous souhaitons vraiment que l’Etat multiplie les efforts pour trouver les coupables», a déclaré Adama Manga.

L’augmentation du nombre de morts a été confirmée par le chef de l’Armée, le Général Cheikh Guèye qui séjourne dans la région. Le Général a profité de l’occasion pour annoncer la contribution de l’armée de la Guinée Bissau dans les recherches. Cette implication entre dans le cadre d’un accord liant les deux Etats.

Des hommes armés ont tué samedi dernier 13 jeunes et blessé 7 autres jeunes, partis dans la forêt pour chercher du bois dans la forêt de la Casamance.

Ce drame a suscité la tristesse et la consternation au Sénégal. Le président Sall a ordonné que les auteurs soient recherchés et traduits en justice. Depuis lors, l’armée sénégalaise mène des ratissages en Casamance pour trouver les coupables.

Cette attaque intervient quelques heures après la libération par l’Etat de deux combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) qui réclame l’indépendance de la Casamance, la partie sud du Sénégal.

Ces prisonniers ont été libérés suite à une médiation initiée par la communauté du Sant'Egidio de Rome entre l'État du Sénégal et les combattants du MFDC.

Les combattants du Mfdc ont nié toute responsabilité dans ce massacre même s’ils s’opposent à la coupure de bois dans le sud du pays.

Le mouvement compte aussi des résistants qui ne réclament toujours l’indépendance malgré la volonté affichée de l’Etat du Sénégal de pacifier la zone.

Dans son message à la nation, le 31 décembre 2017, le président Macky Sall a réitéré son appel à la paix.