Sénégal: Aboubacar Diakité extradé vers la Guinée
- Sous le coup d'un mandat d'arrêt international depuis 2014, l'ancien aide de camp de Moussa Dadis Camara avait été arrêté à Dakar en décembre 2016, pour répondre de sa responsabilité présumée dans le massacre d'au moins 157 personnes en 2009.

Dakar
AA/ Dakar/ Aliouen Ndiaye
Le Guinéen Aboubacar Sidiki Diakité, alias Toumba, a été extradé « en catimini », dimanche soir, vers son pays, ont rapporté, lundi, des médias sénégalais.
« Le gouvernement a procédé ainsi parce qu’au-delà d’hier (12 mars), il était obligé de libéré l’ex-chef des bérets rouges guinéens », a assuré Baba Diop, l’avocat de Toumba Diakité qui parle « d’une expulsion et non d’une extradition ».
Suite à l’avis favorable d’extradition du militaire guinéen prononcé le 10 janvier 2017, sa défense avait introduit un recours qui selon, Me Diop, suspendait de facto la mesure qu’il a estimée « grave», parce qu’il y a recours pour «excès de pouvoir».
Sous le coup d'un mandat d'arrêt international depuis 2014, l'ancien aide de camp de Moussa Dadis Camara avait été arrêté à Dakar le 16 décembre 2016. Une procédure judiciaire avait par la suite été ouverte à son encontre par la justice sénégalaise, pour répondre de sa responsabilité présumée dans le massacre d'au moins 157 personnes opposées au chef de la junte militaire au pouvoir, Moussa Dadis Camara.
Le 28 septembre 2009, des milliers de partisans de l'opposition contestaient, lors d'un un meeting au stade de Conakry, la volonté du chef de la junte au pouvoir, le capitaine Camara, de se porter candidat à la présidentielle. Une violente répression par les forces de l'ordre a provoqué la mort de 157 personnes, alors que plus d'une centaine de femmes ont été violées d'après la commission internationale d'enquête de l'ONU.
Accusé par Camara d'être le principal responsable de ce massacre, Diakité tente en décembre 2009 d'assassiner le chef de la junte avant de fuir le pays. Grièvement blessé, Camara est hospitalisé au Maroc puis au Burkina Faso, d'où il annonce son retrait du pouvoir pour des raisons de santé, en janvier 2010.