
Tunis
AA/Tunis/Bouazza Ben Bouazza
La Tunisie abritera à partir de mardi prochain et pendant trois jours, un séminaire sur la « valorisation des connaissances sur les défis et opportunités liés à l’aménagement et à la mise en œuvre des zones de transformation agroalimentaire en Afrique », organisé par la Banque africaine de développement (BAD).
S’inspirant des analyses et conclusions d’une étude menée auprès d’un échantillon de 10 pays africains, ce séminaire aura pour objectifs de tirer les enseignements et les bonnes pratiques à partir des diverses expériences africaines en matière d’aménagement et de mise en œuvre des zones de transformation agroalimentaire (ZTA). Plus globalement, Il permettra, d’explorer la manière avec laquelle les ZTA peuvent contribuer aux objectifs de développement socioéconomique en Afrique, indique un communiqué de la BAD.
Le séminaire vise notamment à contribuer à l'élaboration de plans directeurs nationaux pour le secteur agro-industriel, à faciliter la conclusion d’accords de coopération Sud-Sud et aboutir sur l’établissement de partenariats public-privé (PPP) innovants et adaptés au contexte. Enfin, il devrait stimuler la création d’agroentreprises en vue de générer des emplois et favoriser une croissance africaine forte et inclusive.
L'agriculture en Afrique fournit 61% des emplois mais ne représente que 25 % du PIB. Ce décalage s’explique principalement par le manque de modernisation du secteur, qui entraîne une faible productivité et, partant, un appauvrissement des populations.
À titre d’exemple, bien que le continent abrite plus de 65 % des terres arables à l’échelle mondiale, il dépense annuellement près de 35 milliards de dollars US en importations alimentaires. En outre, les pays subsahariens subissent d'énormes pertes après les récoltes pouvant atteindre 35 à 50 % de la production totale pour les produits agricoles périssables tels que les fruits et les légumes, en raison de l’absence d’industries de transformation.
C’est le cas pour la Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de cacao (40% de la production mondiale), qui ne produit presque pas de chocolat. De même, la Tunisie produit annuellement 180 000 tonnes d'huile d'olive, mais moins de 10 % de la production est conditionnée dans le pays, le reste étant exporté en vrac.
Le développement de l'agro-industrie, qui figure parmi les priorités de la stratégie « Nourrir l’Afrique » de la Banque africaine de développement, apporterait des réponses aux nombreux défis de développement que le continent doit relever, en matière notamment de création d'emplois, de nutrition, de développement rural, d'accès aux marchés et de compétitivité.
Le séminaire réunira une centaine de représentants issus des départements sectoriels de l’agriculture et de l’industrie, notamment du Burkina Faso, du Cameroun, de la Côte d'Ivoire, de la Guinée, du Mali, du Mozambique, de la Tanzanie, du Togo et de Tunisie.