Afrique

Robert Kidiaba: "Je garderai la dernière danse pour le football" (Portrait)

Assis sur le gazon, les pieds devant, il avance en sautillant et en essuyant des gestes des mains, c'est "la danse de la liberté" qui, en plus des parades décisives, a fait la notoriété internationale du gardien de but de la RDC.

Safwene Grira  | 22.06.2016 - Mıse À Jour : 23.06.2016
Robert Kidiaba: "Je garderai la dernière danse pour le football" (Portrait)

Kinshasa

AA/ Lubumbashi (RDC) / Didier Makal

Célèbre aussi bien pour son palmarès exceptionnel que pour sa danse mythique, le gardien de but du Tout-Puissant (TP) Mazembe, Robert Kidiaba, peut s'enorgueillir d'être devenu une véritable légende du football de son pays, la République Démocratique du Congo (RDC) et une icône rayonnante, même, au-delà de ses frontières.

Aussi bien ses parades lors des compétitions internationales de la sélection nationale de la RDC, que sa danse originale pendant les matchs, qu’il décrit comme "la danse de la liberté", ont contribué à faire la notoriété de Kidiaba, partout dans le monde.

En quinze ans de carrière footbalistique, Robert Kidiaba Muteba, 40 ans, aura tout gagné avec le Tout-Puissant Mazembe, le célèbre club basé à Lubumbashi, en RDC, qu’il n’a pas quitté depuis 2001.

Elu meilleur joueur évoluant en Afrique, en 2015, il a gagné 13 fois le championnat national avec son club, 3 fois la Ligue des champions d'Afrique et une fois la coupe de la Confédération Africaine de Football. A trois reprises, il a aussi gagné la Super coupe d'Afrique.

En 2010, au Mondial des clubs de la FIFA, Kidiaba accède à la célébrité mondiale: Mazembe affrontait alors l'Inter de Milan (0-2) en finale.

En février 2015, à la Coupe d'Afrique des Nations (CAN), il décide de mettre un terme à sa carrière en tant qu'international: "Personne ne m'a suggéré de mettre un terme à ma carrière. J’avais pris la décision seul avant même la CAN", a-t-il déclaré à Anadolu.

Le succès de Kidiaba est, aussi, dû à son sens de l'invention. Un jour, au cours d’un entraînement, il réussit à développer un mouvement un peu particulier qui deviendra son emblème: le Kidibuaké, et dont il fera systématiquement usage pour célébrer les buts qu'inscrit son pays ou son club à chaque rencontre. Assis sur le gazon, les pieds devant, il avance en sautillant et en essuyant des gestes de ses mains.

"Cette danse est une inspiration", commente Kidiaba, avant de préciser que c’est aussi "la danse de la liberté", dans la mesure où elle évoque une avancée tout en étant bridé.

Interrogé sur ses projets à l'issue de cette brillante carrière , il rétorque simplement: "Je garderai la dernière danse pour le football, pour paraphraser la chanson" des Drifters, reprise par Jerry Lee Lewis et les Beatles, notamment. Une allusion faite par ce père de trois enfants à son intention de "ne pas quitter le monde du football, même à la retraite".

"Après Kidiaba gardien de but, ce sera peut-être Kidiaba entraîneur d’une équipe sur place au Congo ou préparateur physique. Il y a une vie après", dit-il.

Pourtant, au dernier trimestre de 2015, Robert Kidiaba déposait sa candidature à la députation provinciale. Le processus est entré en veille depuis, le report des élections aidant. Y tient-il toujours ? Kidiaba sourit et élude la question.

La suite, son club y pense plus activement, en revanche. Le Tout-Puissant Mazembe a recruté un deuxième gardien pour assurer la relève et épauler Robert Kidiaba, dont la fin de carrière n’est plus lointaine, vu son âge (40 ans). Il s’agit de l’Ivoirien Sylvain Gbohouo qui, de plus en plus, est titularisé dans les rencontres importantes du club.

L'idée de "laisser la place aux autres" a, d'ailleurs, été particulièrement présente dans l'esprit de Kidiaba depuis quelque temps. Après le sacre des "Léopards" au CHAN du Rwanda, il s’est réjoui de la belle prestation de celui qui a longtemps été son second: le gardien de but Ley Matampi. "J’étais très content de Matampi. Il y a des jeunes talents qui arrivent et qui amènent la coupe", avoue-t-il, non sans quelque émotion.

Et les "jeunes talents" le lui rendent bien. Aujourd'hui, le nom de Kidiaba circule désormais chez les jeunes Africains comme une référence absolue, lorsqu'il s'agit d'évoquer les gardiens de but. «Il mérite d’être honoré par les Congolais. Sa discipline et sa rigueur au travail sont une source d’inspiration pour beaucoup», commente le journaliste sportif Koba Adrien, à Anadolu.

Le sélectionneur des "Léopards", Florent Ibenge, lui rendra ce témoignage émouvant sur les ondes de Radio France International (RFI), en déclarant qu' "Il restera comme l’un des meilleurs gardiens de but de tous les temps dans l’histoire du football congolais".



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