Rencontres d'affaires tuniso-africaines: Renforcer les liens commerciaux, créer de nouvelles opportunités de partenariat
- La troisième édition s'est ouverte ce mardi à Tunis

Tunisia
AA / Tunis / Fatma Ben Dhaou
La troisième édition des Rencontres d'affaires tuniso-africaines (TABM) s'est ouverte ce mardi dans la capitale tunisienne, Tunis, réunissant des délégations de haut niveau de pays africains, ainsi que des personnalités éminentes, des experts et des représentants des organisations économiques locales et régionales.
Organisée par le Centre de Promotion des Exportations (CEPEX), cette édition qui se poursuit pour deux jours se déroule en coordination avec le ministère tunisien du Commerce et du Développement des Exportations, et en partenariat avec l'Agence de Coopération Internationale Allemande (GIZ) et le programme "Arab-Africa Trade Bridges" (AATB) de la Société Internationale Islamique de Financement du Commerce (ITFC).
La première journée de l'évènement a été marquée par une table ronde sur le thème "Combler le fossé de la sécurité alimentaire pour les pays arabes et africains", animée notamment par plusieurs ministres de pays africains, le directeur général de la Société Internationale Islamique de Financement du Commerce, Hani Salem Sonbol et le Président de la Banque Africaine d'ImportExport (Afreximbank), Benedict Okey Oramah.
Ce dernier a présenté au micro d'Anadolu l'Afreximbank, "créée pour promouvoir, faciliter et financer le commerce intra et extra-africain".
"Aujourd’hui, c’est la banque qui soutient la mise en œuvre de l’accord commercial Afrique-Canada et qui promeut également le commerce entre l’Afrique et le reste du monde, en créant des capacités d’exportation en termes d’industrialisation et en donnant accès au financement du commerce", a-t-il déclaré à AA.
Rencontres d'affaires tuniso-africaines : Renforcer les liens commerciaux, créer de nouvelles opportunités de partenariat
— Anadolu Français (@aa_french) July 2, 2024
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Ont également pris part à la séance le Secrétaire général de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), Wamkele Mene, le Commissaire de l'Union africaine chargé du Commerce et de l'Industrie, Albert M. Muchanga et le président de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), Sidi Ould Tah.
"La solution est là (...) C'est le partenariat africain", a lancé la ministre nigériane de l'Industrie, du Commerce et de l'Investissement, Doris Uzoka-Anite, affirmant que grâce à ce partenariat, plusieurs problèmes dont l'accès au financement, à la technologie ainsi même que les problèmes d'ordre politique pourront être résolus dans plusieurs régions africaines.
Alors que le président de la BADEA a affirmé qu'on devait commencer par résoudre les problèmes liés à l'infrastructure de base, soulignant par ailleurs l'importance du partenariat public-privé, le ministre burkinabè de l'Economie, des Finances et de la Prospective, Aboubakar Nacanabo, a estimé que les défis en matière de sécurité alimentaire "sont nombreux" et nécessitent beaucoup d'engagement politique. "C'est un sujet très important", a-t-il noté, indiquant qu'il faudrait tenir compte de toute la chaîne de valeur, donner plus d'importance à la recherche, et une implication du secteur privé.
- Le B2B, pour de meilleurs opportunités
Des rencontres professionnelles bilatérales entre les entreprises tunisiennes, cherchant des opportunités d'exportation, et les représentants des entreprises participantes des différents pays africains, dont le Cameroun, qui participe avec la délégation la plus importante, le Ghana, le Bénin, la République Centrafricaine, la République Démocratique du Congo, le Congo, la Côte d'Ivoire, le Burkina Faso, le Togo, le Sénégal, le Kenya et l'Afrique du Sud, ont ensuite eu lieu.
Les rencontres professionnelles B2B directes se poursuivront mercredi tout au long du deuxième jour de l'événement.
"Je viens ici avec une délégation d'entreprises camerounaises et centrafricaines. Nous avons été invités par le CEPEX. (...) Cet évènement est très important parce qu'il permet aux entreprises africaines de se connaître entre elles, de connaître la valeur ajoutée de chacune d'elles, de permettre des partenariats", a déclaré à Anadolu Marlyse R. Ndjenga, experte fiscale et cheffe d'entreprise camerounaise.
Et d'ajouter : "Le but de ma venue ici c'est d'inviter les entreprises tunisiennes à investir au Cameroun de plus en plus, inviter les entreprises camerounaises à aller vers la Tunisie également pour les transferts de compétences, les transferts de technologie. Il y a fort à faire et je peux vous dire que la Tunisie à un fort potentiel".
Evoquant les handicaps qui empêchent le B2B de décoller, Marlyse R. Ndjenga a noté : "Je pense que le problème est politique entre les Etats. On est à l'ère de la zone de libre-échange, ça se dit sur les papiers, ça se dit dans les médias, mais matériellement, les entreprises n'ont pas l'information. Les entreprises ont l'impression que la ZLECAF est encore en train de se décider alors qu'on devrait déjà être sur l'implantation. Huit pays d'Afrique ont été désignés comme pays test pour la ZLECAF, mais on ne voit pas de retour".
Pour sa part, Modou Mbène Guèye, Directeur général de l'Agence Sénégalaise de Promotion des Exportations (ASEPEX), insiste plutôt sur les opportunités. "Nous sommes là pour échanger avec les entreprises tunisiennes, essentiellement pour leur offrir des opportunités d'affaires au Sénégal. Je rappelle qu'en termes d'échanges commerciaux, la Tunisie occupe la 40e place avec le Sénégal", a-t-il noté au micro d'AA.
"Je rappelle aussi qu'en termes d'opportunités, en 2022, le Sénégal a importé de la Tunisie plus de 45 millions de dollars. Et nous n'avons exporté vers la Tunisie que 11 millions de dollars. Ça veut dire que la balance commerciale est très faible, déficitaire par rapport au Sénégal. Mais c'est une chose que nous voudrions corriger et ces rencontres sont des opportunités pour nous d'essayer de trouver des partenaires pour corriger cela", a-t-il ajouté.
Organisé tous les deux ans, cet événement professionnel phare en Tunisie et en Afrique s'inscrit dans le cadre de la poursuite de la mise en œuvre du "Projet de Promotion des Activités d'Exportation vers de Nouveaux Marchés en Afrique Subsaharienne" (PEMA II). Il offre une opportunité exceptionnelle aux entreprises tunisiennes de rencontrer un grand nombre de partenaires africains.
Outre les deux jours de travaux, un troisième jour est prévu dans le cadre de cette manifestation, au cours duquel des visites de terrain seront organisées, à la demande, dans certaines entreprises exportatrices, à l'intention de grands importateurs africains participant aux rencontres.