AA/ Kinshasa/ Pascal Mulegwa

Des pourparlers entre des experts congolais et zambiens ont démarré, vendredi, à Pweto, dans le sud-est de la République démocratique du Congo (RDC), autour d'un conflit frontalier qui oppose les deux États depuis 2020.

Des experts des deux pays sont à Pweto, dans la province du Haut-Katanga en vue de travailler ensemble sur la redéfinition de leur frontière située entre les lacs Moero et Tanganyika dont le tracé reste controversé.

En dépit des injonctions de la communauté pour le développement des États de l’Afrique Australe (SADC), “l’armée zambienne n’a jamais retiré ses troupes du territoire congolais notamment dans le village de Kaniaga située dans la province de Tanganyika”, a affirmé auprès d’Anadolu Joseph Mulunda, rapporteur de la société civile du Tanganyika.

En 2020, l’armée zambienne avait occupé pendant plusieurs semaines des villages de Kubanga, Kalubamba et Moliro, revendiquant sa souveraineté sur ces lieux. Des combats avaient éclaté entre les armées congolaise et zambienne, faisant un mort de chaque côté, lors de l’occupation de ces villages.

Un traité signé en 1989 par la RDC et la Zambie avait résolu ce litige hérité de la colonisation par la délimitation des frontières sur environ 200 km entre les lacs Moero et Tanganyika.

Mais des incidents à la frontière entre les deux armées avaient éclaté en 1996, en 2006 et en septembre 2016 autour d'une localité congolaise (Kaniaga) facilement accessible du côté zambien. Elle est cependant difficile d’accès du côté congolais à cause d’un marécage. Les travaux ouverts vendredi à Pweto sont censés revoir la question de ces frontières.

Vaste territoire de 2,3 millions de kilomètres carrés découpés en 26 provinces, la RDC dénonce régulièrement la violation de ses frontières par ses voisins. En début de semaine, l’état-major général de l’armée congolaise a accusé la marine angolaise de mener des incursions dans les eaux territoriales de la RDC au large du territoire de Moanda et dans le territoire de Tshela et Songololo sur la côte de l’Atlantique.

D’après l’armée congolaise, les militaires des Forces armées angolaises “multiplient” les incursions au motif de la poursuite des rebelles du Front de libération de l’enclave de Cabinda (FLEC), un mouvement indépendantiste armé fondé en 1963, luttant pour l'indépendance de Cabinda, territoire qu’ils estiment occupés illégalement par l'État angolais.