Afrique

RDC: "ville morte" largement suivie à Bukavu pour réclamer des "élections immédiates"

-Les autorités locales ont jugé cette action "immorale" et criminelle".

Nadia Chahed  | 01.11.2017 - Mıse À Jour : 02.11.2017
RDC: "ville morte" largement suivie à Bukavu pour réclamer des "élections immédiates"

Kinshasa


AA/Kinshasa/Pascal Mulegwa

L'appel à la "ville morte" lancé par la société civile et l'opposition pour exiger la "tenue immédiate" des élections, a été largement suivi mercredi à Bukavu dans l'Est de la République démocratique du Congo, a rapporté le correspondant d'Anadolu.

Les activités étaient suspendues et les commerces fermés mercredi matin dans cette capitale du Sud-Kivu (Est).

La coalition des forces vives sociales et politiques du Sud-Kivu composée de partis politiques, d'ONG et de mouvements citoyens avait appelé, dans un communiqué publié lundi, à observer une journée ville morte pour réclamer la tenue "immédiate" des élections conformément à l'accord politique signé le 31 décembre 2016 entre le pouvoir et l’opposition, et qui prévoit la tenue des élections (présidentielle, législatives et provinciales ) avant la fin 2017.

"Par cet acte, les populations de la ville de Bukavu prouvent à Kabila qu’elles attendent impatiemment sa démission en décembre", a déclaré à Anadolu, Sifa Musole responsable du collectif d’actions de la société civile (CASC, l'une des ONG signataires du communiqué).

A défaut pour la Commission électorale d’organiser des élections cette année, une "courte transition citoyenne" devra être "instaurée sans Kabila" pour la tenue "rapide" des élections en 2018, a-t-elle ajouté.

Les autorités locales ont jugé cette action "immorale" et criminelle".

"Appeler à une ville morte dans le contexte économique actuel est un "acte immoral" et "criminel"", a déploré dans une déclaration à Anadolu Philémon Yogolelo, maire de Bukavu, appelant la population à "dépasser" de tels appels "irréalistes".

Les élections générales en RDC ont été reportées une première fois, en décembre 2016, date à laquelle le dernier mandat de Joseph Kabila arrivait à terme. Ce dernier a ainsi été maintenu à son poste et un accord a été signé le 31 décembre 2016 entre l'opposition et Kinshasa.

Cet accord spécifie les modalités de gestion du pays jusqu'aux prochaines élections, fixées avant la fin de l'année 2017, toutefois, la Commission électorale a récemment estimé que l'organisation du scrutin ne sera possible que d'ici avril 2019.

Une annonce qui a attisé de nouveau la colère des forces vives du pays, qui multiplient depuis les menaces de recourir à la rue pour faire partir Kabila en décembre 2017.

Au cours d’une conférence de presse mardi à Kinshasa, le chef de la principale coalition de l’Opposition Félix Tshisekedi a réclamé la tenue des élections "au plus tard" en Juin 2018 à l’issue d’une transition qui sera gérée par une "personnalité désignée par consensus" après la "mise à l’écart" de Joseph Kabila, chef d’Etat qu’il a appelé à quitter le pouvoir "dès la fin de cette année".


Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.
A Lire Aussi
RDC
Bu haberi paylaşın