RDC: Une mine de diamant dans une prison exploitée par des détenus
- Les autorités ont procédé au "quadrillage" et à la "fermeture" de ce site.

Congo, The Democratic Republic of the
AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa
Les autorités congolaises ont fermé le week-end dernier une mine de diamant, située dans une prison du Nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), après avoir découvert qu’elle était exploitée depuis de longues semaines par des détenus.
Selon le chef de division provinciale de la Justice, Gérard Kombozi, la prison se trouve à Osio, à une dizaine de kilomètres de la ville de Kisangani, capitale de la province de Tshopo (Nord-est).
Des détenus de la prison, a-t-il affirmé, "ont exploité depuis plusieurs semaines cette mine et se sont enrichis en complicité avec certains agents de sécurité".
Il a alors ordonné, vendredi dernier, le "quadrillage" et la "fermeture" de ce site, a-t-il déclaré à Anadolu.
Dans cette prison de haute sécurité, certains prisonniers ont même refusé de quitter leur cellule après avoir purgé leurs peines, selon la radio onusienne (Radio Okapi).
L’Etat s’est saisi de l’affaire, après que des villageois ont érigé des cases aux abords de cette prison pour faciliter la sortie des minerais et l’exploitation à huis-clos.
Lors d’une perquisition, mercredi dernier, dans cette maison carcérale, "nous avons été surpris de trouver des dizaines de prisonniers et quelques agents de sécurité en plein travail dans le site minier" au cœur de la prison.
A la radio onusienne, Kombozi a indiqué que certains creuseurs ont témoigné avoir trouvé et vendu du diamant de 0.10 et 0.15 grammes.
Dans l’immense Congo-Kinshasa au sous–sol bourré des minerais, l’Etat n’est pas saisi de certaines exploitations.
La société civile de la ville de Mbuji-Mayi dans le centre du pays, a dernièrement dénoncé une exploitation frauduleuse "à grande échelle" du diamant dans des parcelles résidentielles.
Il y a quelques années, les autorités ont mis la main sur des ressortissants chinois exploitant une mine de cuivre depuis de longues années de façon frauduleuse dans la ville de Kolwezi.
Cette mine était méconnue par l’Etat qui vit essentiellement des recettes issues de l’exploitation minière.