RDC: Une dizaine de manifestants interpellés par la police à Lubumbashi

Kinshasa
AA/ Kinshasa/ Pascal Mulegwa
Une dizaine de militants de l’opposition ont été interpellés, lundi, par la police dans le Sud-est de la République démocratique du Congo (RDC), a appris Anadolu de source sécuritaire.
Ces militants relevant de deux partis du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, principale coalition de l’opposition, ont été interpellés alors qu’ils s’apprêtaient à prendre part à un meeting du leader de cette plateforme dans le sud-est du pays, Gabriel Kyungu Wakumwanza.
« Deux groupes qui se réclamaient l’un de l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social) et l’autre de l’UNAFEC (Union nationale des fédéralistes du Congo) de Kyungu wa Kumwanza ont tenté de troubler l’ordre public au quartier Golf. Une dizaine de personnes ont été arrêtées », a déclaré à Anadolu, le colonel Pierrot Mwanamputu, porte-parole de la police nationale congolaise. La même source a indiqué que la police avait dispersé quelques tentatives d’attroupement observées dans la ville, afin de maintenir l’ordre. Le colonel a par ailleurs affirmé qu’il n’y a eu « ni blessés ni morts ».
Voulu journée de protestations pour la l’application de l’accord de sortie de crise, la journée du lundi s’est plutôt muée en « ville morte » dans le centre du pays et à Kinshasa (capitale).
« Aucune manifestation n'est autorisée sur toute l'étendue du territoire. A Kinshasa, tout attroupement de plus de dix personnes sera dispersé par la police », a encore déclaré à Anadolu, le colonel Pierrot Mwanamputu.
La veille, la police avait interdit toute manifestation dans le pays, soupçonnant l’opposition de vouloir déclencher une insurrection populaire.
L'appel d'une partie de l'opposition à manifester jusqu’au 24 avril, a été réitéré dimanche après la nomination, vendredi, par le président Joseph Kabila de Bruno Tshibala, un exclu de l’UDPS et du Rassemblement, au poste de Premier ministre, contrairement au vœu de la plateforme qui s’attendait à la nomination de Félix Tshisekedi à ce poste.
Fils de l’opposant « historique » Etienne Tshisekedi, Félix Tshisekedi qui a succédé à son père récemment décédé à Bruxelles à la tête du Rassemblement des forces acquises au changement avait accusé la majorité présidentielle de chercher à rendre « caduc » l’accord politique du 31 décembre dernier.
Pour Felix Tshisekedi et ses partisans la nomination de Tsibala par Kabila avait pour objectif de sceller une connivence entre le camp présidentiel et la « soi-disant dissidence » du Rassemblement.
Dans le camp opposé au président du Rassemblement, la nomination du nouveau Premier ministre " est conforme à l’accord du 31 décembre".
« Kabila n'a fait qu'appliquer l'accord », a déclaré à la presse le président de l’Union des libéraux démocrates (ULD), Raphaël Katebe Katoto. Frère de l'opposant Moïse Katumbi, Katoto appartient à une autre aile du Rassemblement de l'opposition. Cette aile est en conflit avec celle représentée par Félix Tshisekedi.
La crise politique qui secoue la République démocratique du Congo est due à la non tenue des élections dont la présidentielle [en Novembre 2016].Le deuxième et dernier mandat constitutionnel de l’actuel chef de l’Etat, Joseph Kabila, est arrivé à terme le 19 décembre dernier. Pourtant, il est encore à la tête de la RDC, totalisant 15 années de règne sur ce grand et très riche pays d’Afrique centrale.
Alors que le pouvoir invoque un maque de moyens pour la tenue des élections dans les délais constitutionnels, l’opposition et la société civile accusent Kabila de manœuvrer, en vue de se maintenir au pouvoir, en opérant un «glissement » du calendrier électoral. Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.