RDC : Une centaine de mort dans des violences inter-communautaires dans le nord-est
(Société civile)

Congo, The Democratic Republic of the
AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa
Plus d'une centaine de personnes ont trouvé la mort lors de violences inter-communautaires, enregistrées durant les cinq derniers jours à Djugu, territoire du nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé samedi la société civile locale.
"Depuis lundi on a enregistré plus d'une centaine de morts", a déclaré samedi à Anadolu, Jean-Bosco Lalo, président de la société civile de l'Ituri, province dont relève le territoire de Djugu.
"A l'heure actuelle, les choses semblent se dégrader davantage", a-t-il ajouté.
Les violences ont éclaté lundi lorsque des éléments de la communauté Lendu (minoritaire) s'en sont pris à ceux de la communauté Hema qu'ils accusent d'avoir assassiné quatre des leurs, le 7 juin, a appris Anadolu de sources locales concordantes.
Selon Lalo, les victimes des violences déclenchées lundi relèvent majoritairement de la communauté Hema ( agriculteurs), prévenant qu'il y a des risques que la situation dégénère en "guerre interethnique".
"Des villages ont été rasés, d'autres incendiés" dans le territoire de Djugu, a-t-il déploré, ajoutant que des dizaines de familles ont été contraintes à se déplacer vers des localités jugées plus sûres telles Largu, Bule et Fataki.
Sans évoquer clairement l'identité des assaillants, le président de la société civile de l'Ituri, a précise qu'ils proviennent des "villages occupés par des Lendu, un peuple minoritaire investi dans l'élevage du bétail.
Contacté par Anadolu, le gouverneur de l'Ituri , Jean Bamanitsa a évoqué un bilan "provisoire" de "plusieurs dizaines de morts" sans donner plus de détails sur les circonstances et les motivations de ces violences.
Réagissant dans une publication sur son compte twitter, l'opposant Martin Fayulu, a affirmé q"une main noire opère en Ituri pour affaiblir nos communautés et ainsi opérer en toute quiétude.".
Des violences avaient déjà éclaté dans la province de l'Ituri (fin 2017- début 2018) entraînant des mouvements de population vers l'Ouganda à travers le Lac Albert.
Les victimes se comptaient par centaines, y compris des victimes de naufrage pendant la fuite en Ouganda à bord de bateaux de fortune.