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RDC : Tshisekedi investit trois nouveaux juges et engage un bras de fer avec Kabila

-Les ordonnances portant la nomination de ces juges sont contestées par le camp de l'ex-président Joseph kabila qui les juges "inconstitutionnelles".

Nadia Chahed  | 21.10.2020 - Mıse À Jour : 22.10.2020
RDC : Tshisekedi investit trois nouveaux juges et engage un bras de fer avec Kabila

Kinshasa



AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa

Le président congolais Félix Tshisekedi a investi mercredi les trois juges qu’il avait nommé en juillet dernier à la cour constitutionnelle et dont les ordonnances avaient été, vivement, contestées par le camp de son prédécesseur Joseph Kabila, qui contrôle l’Assemblée nationale, le Sénat en plus de la primature et la majorité des ministères.

Les juges Dieudonné Kaluba Dibwa, Kalume Alphonsine et Kamulete Badibanga ont prêté serment au cours d’une cérémonie à l'Assemblée nationale en présence du président Tshisekedi et en l'absence des députés du Front commun pour le Congo (FCC), la coalition de Kabila qui dénonce depuis trois mois la « violation flagrante » de la constitution par le président de la République par ces ordonnances qui lui vaudrait, selon le FCC, une mise en accusation pour « haute trahison ».

Mardi, la famille politique de l'ex-président a annoncé dans un communiqué refuser de « cautionner toute violation manifeste et intentionnelle de la Constitution » et a appelé Tshisekedi « au strict respect de son serment constitutionnel ».

D'après le camp Kabila, ces ordonnances avaient été contresignées par le vice - premier ministre en charge de l’Intérieur ( proche de Tshisekedi) alors que la constitution accorde ce pouvoir au premier ministre qui était en mission dans le sud-est.

A l’instar des présidents des deux chambres du parlement et de ses élus, le FCC a interdit formellement à « tous ses cadres évoluant au sein de ses institutions » de prendre part à la cérémonie de prestation de serment des juges constitutionnels.

Le président Tshisekedi a bénéficié de l’appui de l’opposition qui a dépêché ses élus pour participer à la cérémonie retransmise à la télévision publique.

La cour constitutionnelle est stratégique pour le pouvoir en RDC. En plus d’être la juridiction pénale du président de la République, cette cour valide les candidatures pour l’élection présidentielle et les législatives nationales, proclame les résultats définitifs et tranche dans le cadre des contentieux électoraux.

L’opposition et la société civile avaient accusés les juges et le président de cette cour de corruption lors des élections législatives et la présidentielle du 30 décembre 2018 remportée par Félix Tshisekedi sans majorité au parlement.

Très respectés dans un pays laïc à prédominance chrétienne, les évêques catholiques ont dénoncé, lundi dernier, ces tensions politiques motivées par l'envie de se maintenir au pouvoir.

« Pendant que le pays est au bord de la faillite et au moment où les Congolais croupissent dans une misère indescriptible aggravée par la Covid-19, les alliés au pouvoir consacrent leurs énergies aux calculs de positionnement par rapport aux élections de 2023 en vue de conserver ou de reconquérir le pouvoir », disent les évêques dans leur message.


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