RDC : Tshisekedi décrète l’état de siège dans deux provinces de l’Est secouées par les violences armées

Kinshasa
AA/Kinshasa/Pascal Mulegwa
Le Président congolais Félix Tshisekedi a décrété l’état de siège dans le Nord-Kivu et l’Ituri, deux provinces de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) secouées par les violences et les massacres armés depuis plusieurs années.
« Au regard de la gravité de la situation, le Président de la République a informé le Conseil des ministres de sa décision de proclamer, conformément à l'article 85 de la Constitution, un état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri », a déclaré vendredi le porte-parole du gouvernement congolais Patrick Muyaya, rendant compte de la première réunion du conseil des ministres du nouveau gouvernement piloté par Sama Lukonde.
« Une ordonnance présidentielle sera rendue publique dans les prochaines heures », a-t-il ajouté.
La proclamation de l’état de siège est prescrit par l’article 85 de la constitution, qui prévoit que « l'état d'urgence ou l'état de siège » est décrété « lorsque des circonstances graves menacent, d'une manière immédiate, l'indépendance ou l'intégrité du territoire national, ou qu'elles provoquent l'interruption du fonctionnement régulier des institutions ».
Le président Tshisekedi avait déjà prévenu qu’il préparait des « mesures radicales » face à l’insécurité dans l’est du pays.
En visite mardi à Paris, il avait demandé au président Emmanuel Macron l’aide de la France pour « éradiquer » dans la région de Beni au Nord-Kivu le groupe armé Forces démocratiques alliées (ADF).
En début de semaine, le premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, évoquait un état d’urgence « avec notamment le remplacement de l’administration civile par l’administration militaire » dans les provinces de l’Est du pays.
le bureau conjoint des Nations-Unies aux droits de l’homme a documenté 655 violations des droits de l’homme en mars dernier sur tout le territoire de la RDC, soit une augmentation de 32%, selon son rapport publié vendredi à Kinshasa.
Près de 93% des violations documentées en mars 2021 ont été commises dans les provinces affectées par les conflits (611 violations) et ont entrainé la mort d’au moins 234 civils, dont 49 femmes et 13 enfants.
Le nombre d’atteintes attribuables à des groupes armés a augmenté mais dans une moindre mesure avec notamment une intensification des attaques perpétrées par des combattants de l’ADF), des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et des Nyatura dans le Nord-Kivu.
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