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RDC/Présidentielle : Les Catholiques dénoncent une campagne pour un 3e mandat de Kabila

- Le chef d'Etat est resté mutique, assurant d'une part qu'il ne violera pas la Constitution et refusant, d'autre part, de faire un engagement public de quitter la présidence.

Lassaad Ben Ahmed  | 17.05.2018 - Mıse À Jour : 18.05.2018
RDC/Présidentielle : Les Catholiques dénoncent une campagne pour un 3e mandat de Kabila

Congo, The Democratic Republic of the

AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa

Le collectif catholique à l'origine de trois dernières marches contre le pouvoir congolais a dénoncé, mercredi soir, une campagne pour un troisième mandat de Joseph Kabila appelant les Congolais à la vigilance de "tous les instants" et à la mobilisation pour "sauver la Nation en péril".

Le Comité Laïc de Coordination (CLC) "constate que la campagne électorale de la majorité présidentielle a déjà démarrée (...), avec pour candidat à la présidentielle, le président sortant (Kabila)", a dénoncé dans un communiqué ce collectif reconnu par l'épiscopat et le saint siège.

Le CLC souligne que cette démarche est "en violation flagrante de la Constitution, de l’Accord de la Saint-Sylvestre et de la loi électorale".

Dans son communiqué, le CLC s'indigne de la mobilisation de "gros moyens de propagande", déployés par le camp au pouvoir "au moment où le financement de l’ensemble du processus électoral à travers la CENI bat de l’aile et accumule des retards plus que coupables".

C'est une stratégie "de violation systématique des lois de la République et de la politique de deux poids deux mesures", d'après le CLC, dont les membres dirigeants vivent en clandestinité, après qu'un parquet ait émis des mandats d'arrêts contre certains d'entre-eux, cinq des huit au total.

Le parti de Kabila ( PPRD ... Ndlr), doté d'un avion, se mobilise ces derniers jours en provinces pour le triple scrutin ( présidentiel - législatif - provincial) du 23 décembre 2018.

Lors d'un meeting, tenu la semaine dernière à Mbandaka dans la province de l’Equateur (Nord-ouest), le chef du parti Emmanuel Shadari a affirmé que Kabila "restera" président de la République.

A cette mobilisation inédite s'ajoute dans les rues de Kinshasa des affiches en faveur d'un troisième mandat présidentiel, passant par un référendum constitutionnel.

"Ces initiatives et ces discours n'engagent pas la majorité présidentielle. Elle n'a pas encore présenté son candidat à la présidentielle. Il sera connu dans un mois ou plus, la majorité n'envisage, non plus, d'initier un référendum", a réagi le ministre de l'Urbanisme Joseph Kokonyangi, joint par Anadolu.

Le troisième mandat est un "débat académique", a déclaré cette semaine à ACTUALITE.CD, un média congolais en ligne, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, affirmant avoir fait des recherches académiques sur la question.

Après les trois marches interdites des catholiques et réprimées par les forces de sécurité, le Conseil de sécurité de l'ONU avait demandé au président Kabila de s'engager publiquement à ne pas briguer un troisième quinquennat.

Le chef d'Etat, déjà engagé dans un bras de fer contre la communauté internationale, est resté mutique assurant d'une part qu'il ne violera pas la Constitution et refusant, d'autre part, de faire un engagement public.

Arrivé au pouvoir après l'assassinat de son père ( Laurent Désiré Kabila) en 2001 dans la capitale Kinshasa, Joseph Kabila élu en 2006 puis réélu en 2011, a théoriquement achevé son deuxième et dernier mandat le 19 décembre 2016, mais resté à son poste, faute de tenir une élection dans les délais.

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