Afrique

RDC/Meurtre des deux experts de l'ONU: Un colonel de l'armée arrêté

-Pour son "implication présumée" dans le meurtre des experts Michael Sharp et Zaida Catalan dans le centre de la RDC en mars 2017.

Nadia Chahed  | 07.12.2018 - Mıse À Jour : 07.12.2018
RDC/Meurtre des deux experts de l'ONU: Un colonel de l'armée arrêté

Congo, The Democratic Republic of the

AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa

Un officier supérieur de l'armée congolaise a été arrêté jeudi soir à Kananga dans le centre de la République démocratique du Congo (RDC) pour son "implication présumée" dans le meurtre de deux experts de l'ONU et de leurs accompagnateurs congolais en mars 2017, a appris Anadolu, vendredi, d'une source judiciaire locale.

Le colonel Jean de Dieu Mambweni, l'un des chefs de l'armée dans la province du Kasaï-central, a été arrêté jeudi soir "à des fins d'enquête dans le meurtre des experts Michael Sharp et Zaida Catalan", a indiqué à Anadolu le procureur général de l'armée, le général Timothée Munkuntu.

L'arrestation de Mambweni a été décidée après l'audition d'un enregistrement sonore dans lequel il échange avec les deux experts onusiens, avant leur mission dans le Kasaï-Central, région secouée alors de violences.

Dans l'enregistrement sonore présenté en pleine audience en début de semaine à Kananga, la capitale du Kasaï-Central, cet officier planifie la mission et met en contact les deux experts avec une personne accusée de les avoir exécuté. L’enregistrement a été transmis par l’ONU à la justice militaire congolaise, selon la radio française RFI.

Le colonel Mambweni est le troisième fonctionnaire de l'État congolais à être arrêté dans le cadre de ce procès après les officiers José Tshibuabua et Thomas Nkashama.

Mambweni était suspecté depuis mai 2017 par l'ONU d’avoir joué un rôle dans l’assassinat de ses deux experts Michael Sharp et Zaida Catalan, sans jamais avoir été inquiété par la justice militaire.

La région du Kasaï a basculé dans la violence en août 2016 après la mort du chef coutumier Kamwina Nsapu, tué par les forces de sécurité.

Les violences, impliquant forces de sécurité et les miliciens de Nsapu qui voulaient venger leur chef, ont fait pas moins de 5.000 morts et plus d'un million de déplacés, d'après l'ONU.

Selon Kinshasa, les deux experts ont été tués dans le village Bunkonde par les miliciens "terroristes" de Kamwina Nsapu.

Une enquête réalisée, fin novembre, par un consortium de médias internationaux, regroupant entre autres, RFI et le quotidien français "Le Monde" a révélé les doutes entretenus par l'ONU quant au rôle joué par Kinshasa dans l'assassinat des deux experts.

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