AA - Kinshasa - Pascal Mulegwa

L'Union africaine (UA) a remis en cause les résultats provisoires publiés le 10 Janvier dernier par la Commission électorale de la République démocratique du Congo (RDC), donnant l'opposant Félix Tshisekedi vainqueur de l'élection présidentielle du 30 décembre dernier.

L'organisation panafricaine a, en outre, appelé les autorités congolaises à suspendre la publication des résultats définitifs.

Cet appel a été fait dans un communiqué publié au terme d'une la réunion consultative de haut niveau de Chefs d'État et de Gouvernement de l'UA sur la situation en République Démocratique du Congo, tenue jeudi à Addis-Abeba en Ethiopie, à l'appel du président rwandais, Paul Kagame, président en exercice de l'UA et en présence du chef de la commission de l'UA Moussa Faki Mahamat.

L'UA a, ainsi exprimé "de sérieux doutes quant à la conformité des résultats provisoires, proclamés par la Commission électorale nationale indépendante, avec le vérité des urnes".

En conséquence, "les chefs d'État et de gouvernement ont appelé à la suspension de la proclamation des résultats définitifs des élections" ajoute le même texte.

Les chefs d'État et de gouvernement ont, par ailleurs, convenu d'envoyer "prochainement en RDC une délégation de haut niveau comprenant le président de l'Union et d'autres chefs d'État ou de gouvernement, ainsi que le président de la Commission de l'UA, pour dialoguer avec toutes les parties prenantes congolaises, en vue de parvenir à un consensus sur le moyen de sortir de la crise post-électorale dans le pays".

Dans leur résolution, les dirigeants africains ont exhorté tous les acteurs congolais concernés d'"interagir de manière positive avec la délégation africaine de haut niveau dans l'intérêt de leur pays et de ses habitants", selon la même source.

Réagissant à cet appel de l'UA, un membre du gouvernement congolais, s'exprimant sous couvert de l'anonymat, a affirmé à Anadolu que cette décision "prise à la hâte ne sera pas respectée" à Kinshasa.

"La Cour constitutionnelle va rendre son arrêt à la date convenue et rien ne la fera reculer", a-t-il ajouté.
Le chef du parti historique de l'opposition congolaise ( Ndlr : UDPS) , Félix Tshisekedi, a été proclamé vainqueur de la présidentielle du 30 décembre par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) avec 38, 51 % des suffrages exprimés. 
Il a devancé Martin Fayulu (34%) et Emmanuel Ramazani Shadary (23 %), le candidat du camp au pouvoir. 
Ces résultats ont été contestés par l'influente Eglise catholique qui avait dépêché plus de 40 000 observateurs sur terrain. 

L'opposant Martin Fayulu qui bénéficie du plus large soutien des leaders de l'opposition dont Moïse Katumbi et Jean - Pierre Bemba, a également contesté ces résultats.

Il a revendiqué la victoire avec 61 %. Ce dernier a déposé un recours le week-end dernier à la cour constitutionnelle, censée rendre son verdict dans avant dimanche.

La victoire de Fayulu , 63 ans , a été confirmée cette semaine par une enquête réalisée par des médias internationaux dont RFI , TV5 et Financial Time.

Réalisée sur la base de documents fuitées de la commission électorale, cette enquête attribue entre 59 et 62 % à Martin Fayulu.

Le camp de cet opposant accuse Félix Tshisekedi d'avoir été proclamé vainqueur grâce à un accord secret conclu avec le président sortant Joseph Kabila.