RDC : l'ONU alerte sur l'aggravation de la crise humanitaire dans l'est
-Où le M23 poursuit son offensive

Tunis
AA/Tunis
La crise des droits de l’homme dans l’est de la République démocratique du Congo continue de s’aggraver, alors que les hostilités entre les forces armées et le groupe armé M23 soutenu par le Rwanda s’étendent vers le Sud-Kivu après la prise de contrôle de Goma par le M23, a déploré le Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme (HCDH) dans un communiqué.
"Depuis le début de la crise, des bombes ont frappé au moins deux sites de déplacés internes, faisant des victimes civiles. Nous avons également documenté des exécutions sommaires d’au moins 12 personnes par le M23 entre le 26 et le 28 janvier", indique le HCDH.
Le HCDH fait, en outre état de violences sexuelles et de déplacés forcés à quitter les camps.
"Nous continuons de recevoir des demandes urgentes de protection de la part de civils et travaillons avec nos collègues de l’ONU et d’autres partenaires pour assurer leur sécurité", souligne le communiqué.
Alors que le M23 avance vers Bukavu, la capitale du Sud-Kivu, le Haut-Commissaire appelle à la fin des violences et à ce que toutes les parties respectent leurs obligations en vertu du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire, note encore le communiqué.
Le Mouvement du 23 Mars (M23) a été créé en 2012 par des militaires dissidents de l’armée congolaise. Après une brève montée en puissance, il a été défait en 2013 par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), appuyées par les Casques bleus de la MONUSCO. Cependant, le M23 a repris les armes en 2022, s’emparant de plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu, située à la frontière du Rwanda et de l’Ouganda.
Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir activement le M23 pour accéder aux richesses minières de la région. Ces accusations sont étayées par des rapports d’agences onusiennes, qui pointent un appui militaire rwandais au mouvement rebelle. Pour la RDC, le M23 est un groupe "terroriste" et toute forme de négociation est catégoriquement rejetée.
Le Rwanda réfute ces allégations, affirmant que le M23 est un mouvement congolais dirigé par des Congolais, bien que ses membres parlent le kinyarwanda, la langue rwandaise. Kigali rejette également les conclusions des rapports onusiens et rappelle avoir désarmé les rebelles du M23 qui s’étaient réfugiés sur son sol en 2012-2013, avant de remettre leur arsenal aux autorités congolaises.
Pour le Rwanda, le M23 représente une menace pour sa sécurité intérieure. Kigali accuse la RDC de collaborer avec des groupes armés, notamment les miliciens Wazalendo et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), considérés comme responsables du génocide rwandais. Ces alliances, selon Kigali, s’inscriraient dans une stratégie visant à renverser le gouvernement rwandais.
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