Afrique

RDC : l'OMS promet des enquêtes "approfondies" sur des présumés abus sexuels

- Suite à des plaintes déposées par 51 femmes contre les personnels l'OMS et ses partenaires.

Lassaad Ben Ahmed  | 30.09.2020 - Mıse À Jour : 30.09.2020
RDC : l'OMS promet des enquêtes "approfondies" sur des présumés abus sexuels

Congo, The Democratic Republic of the

AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est dite « scandalisée » après la publication d’un rapport faisant état notamment d’abus sexuels perpétrés par son personnel et ses partenaires impliqués dans la riposte contre l’épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo (RDC) entre août 2018 et mi-juin 2020 et a promis des enquêtes « approfondies ».

« Les actes prétendument perpétrés par des personnes s'identifiant comme travaillant pour l'OMS sont inacceptables et feront l'objet d'enquêtes approfondies. La trahison des personnes dans les communautés que nous servons est répréhensible. Nous ne tolérons un tel comportement chez aucun de nos employés, sous-traitants ou partenaires », a déclaré l’agence onusienne dans un communiqué de presse, mardi.

« Toute personne identifiée comme étant impliquée sera tenue de rendre des comptes et encourra de graves conséquences, y compris un licenciement immédiat », promet l’agence.

Son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a entamé un « examen approfondi des allégations spécifiques », souligne le communiqué.

Quelque 51 femmes avaient accusé des travailleurs de l'Organisation mondiale de la santé et d'autres ONG d'exploitation et d'abus sexuels, selon une enquête conjointement menée par « The New Humanitarian » et la Fondation Thomson Reuters.

La majorité des femmes consultées par les enquêteurs ont affirmé que de nombreux salariés de l’OMS ou ses partenaires leur avaient fait des avances, les avaient forcées à avoir des relations sexuelles en échange d'un emploi ou avaient mis fin à leur contrat lorsqu'elles avaient refusé.

« Le nombre et la similitude de nombreux témoignages de femmes de la ville de Beni, dans l'est du pays, laissent penser que cette pratique était très répandue », notent les enquêteurs.

Selon eux, certaines femmes « ont affirmé qu'on leur avait servi des boissons, d'autres auraient été piégées dans des bureaux et des hôpitaux, et certaines auraient été enfermées dans des pièces par des hommes qui leur auraient promis du travail ou les auraient menacées de les renvoyer si elles n'obéissaient pas ».

« Tant de femmes ont été touchées par cette histoire », a déclaré une femme de 44 ans, citée dans le rapport et qui a confié que pour obtenir un emploi, elle avait eu des relations sexuelles avec un travailleur de l'OMS.

Au moins 30 femmes ont affirmé que des travailleurs de l’OMS étaient impliqués, selon le rapport. Toujours selon le document, ces femmes ont également indiqué que les hommes qu'elles accusent venaient de l'UNICEF, d'Oxfam, de Médecins sans frontières (MSF), de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), de World Vision et d'ALIMA.

Seules trois organisations ont promis d'enquêter sur les accusations, alors que la « plupart des organisations d'aide et des ONG ont déclaré n'avoir reçu aucun rapport d'abus pendant la crise », poursuit le rapport, qui souligne que « la plupart des femmes ne connaissaient pas des moyens de signaler ces abus ».

Le gouvernement de la République démocratique du Congo n’a pas encore réagi à ces allégations. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé, mardi soir, à la tenue d'une enquête complète sur les allégations.

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