RDC : les violences sexuelles contre les enfants atteignent des niveaux alarmants, selon l’Unicef
- Plus de 35 000 cas recensés entre janvier et septembre 2025, a alerté mardi le Fonds des Nations unies pour l’enfance, pointant l’impact conjugué des conflits armés, de la pauvreté et de l’impunité.
Ankara
AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa
Les violences sexuelles visant des enfants en République démocratique du Congo (RDC) ont atteint des niveaux « alarmants », avec plus de 35 000 cas recensés entre janvier et septembre 2025, a alerté mardi le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), pointant l’impact conjugué des conflits armés, de la pauvreté et de l’impunité.
Dans un rapport intitulé « Les cicatrices cachées du conflit et du silence », l’Unicef indique que ces violences, qualifiées d’« omniprésentes » et « ancrées » dans la société congolaise, ont fortement augmenté depuis 2022.
En 2024, près de 45 000 cas avaient été enregistrés à l’échelle nationale, soit trois fois plus qu’en 2022.
Les provinces de l’Est – Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri – concentrent la majorité des cas.
Ces régions, riches en ressources naturelles, sont marquées par près de trois décennies de conflits impliquant de nombreux groupes armés. Selon l’Unicef, les principaux auteurs restent des groupes armés non étatiques opérant dans un contexte d’insécurité chronique et d’impunité persistante.
La capitale Kinshasa et la province du Kasaï enregistrent également un nombre élevé de cas, une situation que l’agence onusienne relie à la pauvreté, à l’insécurité alimentaire et à la déscolarisation, facteurs qui accroissent la vulnérabilité des enfants.
Les filles sont particulièrement touchées. Elles représentaient 47 % des survivants recensés en 2024, contre 27 % en 2022.
L’Unicef souligne toutefois que ces chiffres sont largement sous-estimés, de nombreuses violences n’étant pas signalées en raison de la peur des représailles, de la stigmatisation et du manque d’accès aux services.
Les adolescentes âgées de 12 à 17 ans constituent la cible principale, mais les garçons, les enfants déplacés et ceux vivant avec un handicap sont également concernés. Les agressions surviennent sur le chemin de l’école, lors de la collecte d’eau, mais aussi au sein des foyers.
L’Unicef alerte enfin sur la réduction des capacités de prise en charge. En 2025, les programmes de lutte contre les violences basées sur le genre ne sont financés qu’à 23 %, contre 48 % en 2022, menaçant des services vitaux pourtant essentiels à la protection des enfants.
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