AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa

La plateforme du président congolais, Félix Tshisekedi, Cap pour le changement (CACH) et celle de son prédécesseur Joseph Kabila, le Front commun pour le Congo (FCC), ont convenu mercredi soir de gouverner la République démocratique du Congo (RDC) "dans le cadre d’une coalition gouvernementale".

Dans un communiqué conjoint dont Anadolu a reçu une copie, les deux plateformes ont demandé à Joseph Kabila "d’accomplir les devoirs de sa charge permettant au chef de l’Etat de procéder à la désignation du formateur du gouvernement".

Les deux coalitions appellent, en outre, Félix Tshisekedi de nommer "diligemment" ledit formateur du gouvernement.

Dans les faits , le premier ministre sera désigné par Joseph Kabila mais sera nommé par le président Tshisekedi dont la coalition ne détient qu'une cinquantaine de députés à l'assemblée nationale.

Le FCC et CACH indiquent dans le même document avoir eu en négociations intenses du 4 au 6 mars à Kinshasa et être arrivés à la conclusion que le FCC "détient de manière documentée, la majorité absolue à l’Assemblée nationale au sens de l’article 78 alinéa 1er de la constitution".

"Ce communiqué est une véritable violation de la Constitution . Les deux plateformes FCC et CACH sont informelles, sans aucune personnalité juridique. D’où alors tirent-elles le pouvoir d’identifier et de constater qu’il existe une majorité documentée", a réagi dans une déclaration à Anadolu Me Jean-Claude Katende président de l’Association africaine pour la défense des droits de l'homme (ASADHO).

Tshisekedi avait annoncé lors d'une récente visite en Namibie, qu'il allait nommer une personnalité chargée d'identifier le groupe majoritaire à l'Assemblée nationale, en vue de désigner en son sein le Premier ministre chargé de former le gouvernement.

En attendant la formation d'un nouveau gouvernement, Tshisekedi continue à travailler avec le dernier gouvernement de son prédécesseur, Joseph Kabila.

Mardi soir , le premier ministre Bruno Tshibala a restructuré son gouvernement, écartant des ministres élus députés à l'issue des législatives du 30 décembre 2018.

La constitution congolaise interdit "le cumul de fonctions" exécutives et législatives.