AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa

Les évêques catholiques ont appelé, lundi, le nouveau président congolais, Félix Tshisekedi, à "rompre radicalement" avec les antivaleurs des anciens régimes.

"Pour rassurer le peuple, nous invitons les nouveaux gouvernants à rompre radicalement avec les antivaleurs des anciens régimes et à donner des assurances concrètes d'une meilleure gouvernance", précisent les évêques dans une déclaration lue par leur porte-parole, l'abbé Donatien N'Shole lors d'un point de presse à Kinshasa.

Réunis au sein de la conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), les évêques ont noté qu’une grande partie du peuple a ressenti une "profonde frustration" face à la situation de "déni de vérité" étant donné que "les résultats de l’élection présidentielle, tels que publiés par la Commission électorale, ne correspondent pas aux données collectées", par la mission d’observation électorale de l'église.

"Seule la vérité rend réellement libre. Les institutions solides et démocratiques d’une nation ne peuvent se fonder que sur des valeurs éthiques", a estimé le porte-parole des évêques, affirmant que des valeurs, tels que le respect de la dignité de la personne, la vérité, le respect du souverain primaire, l’honnêteté, l’unité et la cohésion nationale, la justice et la paix, sont "non négociables".

Les évêques ont également appelé les nouveaux dirigeants à "redorer le blason" de la RDC sur le plan diplomatique et sauvegarder "l'intégrité territoriale" et pacifier" les zones en proie à l'insécurité.

L'ossature de l'actuel régime est complexe alors qu'après 18 ans de règne, Joseph Kabila a quitté le pouvoir à l'issue des élections du 30 décembre 2018.

Félix Tshisekedi est sorti vainqueur de ce scrutin, mais la coalition de son prédécesseur a raflé la majorité de sièges à l'Assemblée nationale et dans les Assemblées provinciales.

Le poste de premier ministre et plusieurs portefeuilles reviendront aux proches de Joseph Kabila, ancien chef d'État devenu sénateur à vie, selon la Constitution en vigueur.

Non-convaincu de la majorité raflée par le camp de son prédécesseur, le président Félix Tshisekedi a annoncé la semaine dernière qu'il allait nommer un « informateur du gouvernement » pour identifier la majorité au parlement avant de nommer un Premier ministre.
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