AA/ Kinshasa/ Pascal Mulegwa

Le Premier ministre congolais, Samy Badibanga, a présenté, vendredi, sa démission deux jours après la décision du président Joseph Kabila de nommer un nouveau chef du gouvernement, a annoncé la présidence de la Republique, dans un communiqué lu à la télévision publique.

« Le Premier ministre sera impérativement nommé dans les prochaines 48 heures […], le pays ne doit plus être l’otage des intérêts personnels et de la lutte de positionnement des acteurs politiques », a déclaré, mercredi, le chef de l’Etat congolais devant les députés et sénateurs réunis en congrès.

Kabila a, en outre, appelé le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, plateforme de l’opposition à qui reviendra le poste de Premier ministre selon l’accord politique du 31 décembre , à «surmonter ses querelles intestines » et à « harmoniser les vues», afin de présenter la liste des candidats pour le poste de Premier ministre.

Le Rassemblement a, quant à lui, affirmé via un communiqué publié, dans la nuit de mercredi à jeudi, qu’il n’existait, en son sein, aucun problème pouvant empêcher la présentation du candidat par la plateforme avant « sa nomination par le président de la République, conformément à l’accord ».

Affirmant qu'il ne peut souscrire qu’à une démarche qui respecte l’esprit et la lettre de l’accord, le Rassemblement a, dans la même perspective, indiqué que la finalisation et la signature de l’arrangement particulier étaient « une urgence nationale pour rendre effective l’application de cet accord, tel que recommandé dans la résolution 2348 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies du 31 mars 2017 ».

En novembre dernier, Samy Badibanga Ntita, 54 ans, était nommé Premier ministre, conformément à un accord politique signé, le 18 octobre dernier, à l’issue d’un dialogue de sortie de crise parrainé par l’Union africaine (UA), mais boycotté par la majeure partie de l’opposition congolaise et de la société civile.

Député national, Badibanga présidait le groupe parlementaire du parti d'opposition « Union pour la démocratie et le progrès social » (UDPS), parti duquel il fut exclu pour avoir participé à ce dialogue.

Le Premier ministre démissionnaire et ancien conseiller politique de l’opposant historique Etienne Tshisekedi décédé le 1er février dernier, avait remplacé à ce poste, Augustin Matata Mponyo, du parti présidentiel.

Cette démission de Samy Badibanga devrait être suivie par la nomination d’un nouveau Premier ministre, censé provenir du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, comme recommandé par l’accord politique de la fin de l’année écoulée.