AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa

Le bilan de l’attaque du village de Masambo dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) est passé de 12 à 28 morts, ont annoncé mardi, les autorités, après la découverte d’autres corps qui jonchaient dans la brousse.

« Ce matin, nous sommes en train de préparer l'équipe de la Croix-Rouge et quelques jeunes pour récupérer les corps qui gisent au sol. Pour le moment, on compte 28 morts comme bilan provisoire, ce sont d’importantes pertes », a déclaré Falcon Benga, chef de la localité de Masambo dans le territoire de Beni.

Des colonnes de déplacés se ruant vers des agglomérations plus sécurisées ont été observées lundi soir et mardi, a déclaré à l'Agence Anadolu, Meleki Mulala, président de la nouvelle société civile congolaise du secteur Ruwenzori dont dépend également Masambo.

Lors de leur attaque, les assaillants ont incendié un centre de santé, a indiqué le baromètre sécuritaire du kivu, projet commun de recherche de l’ONG américaine Human Rights Watch (HRW) et du groupe d’étude sur le Congo (GEC).

Située à une dizaine de kilomètres de la frontière avec l’Ouganda, la localité de Masambo était jusqu’ici épargnée des massacres de l’ADF depuis le début de l’activisme meurtrière de ce groupe armé en 2014.

Daech présente ce groupe armé comme sa branche en Afrique centrale depuis 2019. Le champ d’horreur de l’ADF s’étend de la province du Nord-Kivu dont relève Beni jusqu’en Ituri. Les deux provinces sont sous état de siège depuis 11 mois.

L’armée ougandaise mène également des opérations conjointes avec l’armée congolaise depuis 5 mois, sans que l’ampleur de massacres ne soit réduite. L’Assemblée nationale a prorogé l’état de siège dans ces deux provinces, lundi.

Les Nations Unies ont déclaré, fin mars, vouloir s’attaquer aux “causes profondes et structurelles” de l’insécurité dans cette région, l’une des plus meurtrie par les violences au monde.