Afrique

RDC : la Cour constitutionnelle réhabilite la majorité des députés invalidés

La Cour constitutionnelle rectifie, ainsi, des "erreurs matérielles" commises dans ses arrêts rendus publics en juin dernier

Lassaad Ben Ahmed  | 04.07.2019 - Mıse À Jour : 04.07.2019
RDC : la Cour constitutionnelle réhabilite la majorité des députés invalidés

Congo, The Democratic Republic of the

AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa

La Cour constitutionnelle de la République démocratique du Congo a validé plusieurs députés de l'opposition qu'elle avait invalidés en juin dernier, poussant une montée de tensions politiques dans le pays.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, la Cour constitutionnelle composée des juges proches du camp de l'ex-président Joseph Kabila, a repêché 19 des 23 députés de l'opposition invalidés, selon ses arrêts rendus publics jeudi.

La Cour constitutionnelle rectifie ainsi des "erreurs matérielles" commises dans ses arrêts rendus publics en juin dernier, invalidant des députés de l'opposition, trois mois après qu'ils aient pris leur fonction à l'Assemblée nationale.

Par ailleurs, la Cour n'a pas réhabilité le mandat de l'artiste Jean Goubald Kalala et Clément Muza de Kinshasa, Faustin Kwakwa et Vital Sunzu du sud-est du pays.

"Il faut une implication directe du président Tshisekedi pour leur réhabilitation car c'est en son nom que les arrêts sont rendus", a déclaré à Anadolu, Cherubin Okende, porte-parole de l'opposant Moise Katumbi, coordinateur de l'opposition réunie au sien de la coalition Lamuka.

Après correction, la composition de l’Assemblée nationale se précise.

Sur les 500 députés, l'opposition dispose d'une centaine, alors que la coalition présidentielle (de Tshisekedi) ne dispose que d'une quarantaine et la coalition de l'ex-président Joseph Kabila est majoritaire avec plus de 330 députés nationaux.

Des députés de l'opposition avaient décidé de manifester devant les installations de la Cour constitutionnelle et y passer des nuits.

La Cour constitutionnelle avait invalidé des députés de l'opposition dans la plupart des cas au bénéfice du FCC de Kabila.

Dans la foulée, plusieurs ministres et gouverneurs de provinces ont vu leurs mandats validés alors que la Commission électorale nationale indépendante ne les avait pas annoncés élus.

Le président Félix Tshisekedi avait convoqué le président de cette Cour, qui avait décidé, après être entendue, de créer une commission spéciale pour rectifier les "erreurs matérielles".

Pour rappel, des élections générales ont eu lieu le 30 décembre dernier, donnant un résultat paradoxal. Alors que le candidat proposé Kabila, Emmanuel Shadary, n'avait obtenu que 23 des suffrages, son parti a raflé plus de deux tiers de l'Assemblée nationale.

Et, inversement, alors que Félix Tshisekedi a gagné la présidentielle à un seul tour avec 38% des voix, son parti ne dispose que d'une quarantaine de sièges à la chambre basse.

Une situation complexe et inédite en RDC.

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