Afrique

RDC : L’Eglise critique l’armée et appelle à de nouvelles opérations dans l’Est

- « La chaîne traditionnelle de renseignement et de commandement de l’armée paraît défaillante »

Fatma Bendhaou  | 08.04.2021 - Mıse À Jour : 12.04.2021
RDC : L’Eglise critique l’armée et appelle à de nouvelles opérations dans l’Est

Kinshasa

AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa

L’influent épiscopat congolais a critiqué, jeudi, les forces de sécurité les accusant d’inefficacité face aux groupes armés dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

Dans un message inattendu, les évêques de l’Eglise catholique congolaise réunis au sein de la conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) se sont dits « préoccupés » par la persistance des violences armées dans l’est de la RDC, notamment dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri.

Ils ont noté dans leur message, dévoilé à Kinshasa devant la presse, que « la chaîne traditionnelle de renseignement et de commandement » de l’armée « paraît défaillante » et « plusieurs chaînons font partie du problème, voire du blocage ».

Dans l’est congolais où les Nations Unies ont récemment affirmé avoir identifié une centaine de groupes armés, « certains officiers sont accusés de torpiller les avancées des hommes de rangs et des officiers subalternes », déplorent les évêques catholiques.

Ils ont affirmé qu’il s'avère « nécessaire de déplacer tous les officiers militaires ayant évolué dans les différentes rébellions ou groupes armés et mettre à l’écart de la chaîne de commandement et de la logistique ceux réputés agents-relais des armées étrangères »

Ils ont en outre demandé, qu’un « plaidoyer soit fait pour une opération militaire de grande envergure à l'instar de la mission ARTEMIS, qui fut menée du 6 juin au 6 septembre 2003 en Ituri, par l'Union européenne »

Les évêques catholiques se sont montrés catégoriques contre l’administration militaire et ont rappelé dans leur message que « détourner la solde et la ration des militaires au front est un acte criminel »

Ils se sont dits excédés par « la faiblesse des institutions judiciaires et l’impunité » qui font que les « anciens prisonniers retournent dans le cycle de la violence, faute de réinsertion dans une communauté civilisée ».

Les prélats ont dévoilé leur message alors que des activistes de la société civile, dont ceux du mouvement citoyen Lucha ( lutte pour le changement), manifestent depuis trois jours dans différentes villes de l’est du pays pour dénoncer la faiblesse des forces gouvernementales et onusiennes face aux groupes armés.

Le plus sanglant est le groupe des ADF ( Forces démocratiques alliés), d’origine ougandaise. Ce groupe que les États-Unis ont qualifié de « terroriste affilié à Daech » sévit dans le territoire de Beni au Nord-Kivu où il est accusé d’une vague de massacres de milliers de civils depuis 2014 et depuis 219 dans la province de l’Ituri.

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