Afrique

RDC: L’école coranique de Béni préserve les enfants de la barbarie

Les enfants de Béni (Est du Congo) territoire qui souffre des attaques répétées des rebelles ougandais, bénéficient d'une éducation religieuse qui les éloigne de la rue.

Esma Ben Said  | 02.12.2015 - Mıse À Jour : 02.12.2015
RDC: L’école coranique de Béni préserve les enfants de la barbarie

Kinshasa

AA/Beni/Al-hadji Kudra Maliro -

A la Madrasa-tul-Rawahiya (école coranique), dans la ville de Béni (Est du Congo), on oublie, chaque jour, durant quelques heures, le quotidien morose du village, meurtri par les attaques sanglantes des rebelles ougandais.

Ici, les élèves viennent, enjoués, apprendre l’arabe, le Coran,  le « Sirah » (biographie du prophète Mohamed) et le « Fiqh », qui se définit comme la science qui s’occupe des règles pratiques des actes du musulman en matière de culte, de transactions de tout genre et qui est aussi la science du licite et de l’illicite (du Halâl et du Harâm).

Hamza Bin Umar a 12 ans et il fait partie des 150 élèves inscrits à la Madrasa-tul-Rawahiya, située dans les enceintes de la Grande Mosquée de Beni.

« Je quitte l’école moderne vers 12H45 (heure locale) pour assister, durant deux heures minimum, chaque jours, aux cours de la Madrasa », raconte-t-il à Anadolu.

« J’ai déjà appris la totalité des versets du Coran en seulement six mois d’étude et je suis fier de faire partie des élèves d’ici », lance-t-il tout sourire. « Avant, tout mon temps libre étaient consacré aux jeux de dames et jeux de billes, aujourd’hui j’ai mieux à faire et je me sens bien ici ! », dit-il encore.

L’école coranique, qui existe depuis près de 15 ans forme, chaque année, près de 260 élèves âgés de 5 à 17 ans qui assistent, chaque après-midi, aux multiples cours, renseigne Aboubakar Swidik Kombi, professeur au sein de l’école.

« Nous essayons de faire des enfants musulmans des enfants bien éduqués et qui maîtrisent les préceptes tolérants de leur religion pour s’éloigner, une fois qu’ils sont plus âgés, de toutes les dérives et des violences qui détruisent l’homme », explique-t-il à Anadolu.

« Notre école est gratuite et nous espérons que l’an prochain nous pourrons atteindre les cinq cent élèves », ajoute-il.

Petit bémol, l’école souffre d’un manque de matériel, notamment d’ouvrages, indique le professeur. « Nos livres sont vieux et abimés, et nous aurions réellement besoin du soutien de la communauté musulmane à travers le monde pour que nous puissions acquérir des livres d’une bien meilleure qualité et que les élèves puissent bénéficier d’une éducation encore plus pointue », espère le professeur Kombi.

«Nous avons besoin, surtout d'une aide financière, pour agrandir l'école et accueillir davantage d'élèves. Notre ambition, à long-terme, est non seulement, d'offrir une éducation religieuse aux élèves de Béni, mais aussi aux élèves de l'ensemble du pays», souhaite-t-il encore.

A Béni, la Madrasa-tul-Rawahiya, qui éloigne les enfants de la rue pas toujours sûre, a déjà gagné en réputation.

Kavira Malikidogo, vendeuse de bananes est de confession chrétienne. Elle travaille, chaque jour, à proximité de la Mosquée Centrale. Selon elle, «les enfants qui étudient à l’école coranique sont particulièrement polis».

«Je les vois chaque jour et je suis impressionnée par leur sagesse et leur civisme. Si j’étais musulmane, j’aurais aimé que mes enfants fréquentent une telle école», confie-t-elle.

La ville et territoire de Beni, compte près de 400 milles musulmans sur un total de 2 millions d'habitants, selon les dernières statistiques faites par la communauté islamique au Congo en juillet 2015 .

Les musulmans en RDC représentent 10% de la population congolaise estimée à 70 millions d’habitants.

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