RDC : Kinshasa dresse un tableau sombre d’une Justice "infectée par plusieurs maux"
"De nombreuses personnes sont détenues depuis de longues années sans régularisation de leur détention (...)

Congo, The Democratic Republic of the
AA/Kinshasa/Pascal Mulegwa
Le ministre congolais de la Justice Alexis Ntambwe Mwamba a critiqué mercredi la Justice congolaise qui selon lui est "infectée par plusieurs maux" et "lenteurs", a-
t-il fait observer en marge de la cérémonie officielle marquant la rentrée judiciaire en République démocratique du Congo (RDC).
"De nombreuses personnes sont détenues depuis de longues années sans régularisation de leur détention et sans qu'elles ne soient non plus présentées devant la juridiction du jugement tout simplement parce que l'inculpé ou sa famille n'ont pas satisfait aux exigences pécuniaires du magistrat instructeur ou de son office" a
déclaré Alexis Thambwe Mwamba, devant le Conseil supérieur de la magistrature.
L’officiel congolais a soutenu que "les délais des prononcés sont rarement respectés" et a dénoncé "la lenteur dans la distribution de la justice".
Dans une salle pleine à craquer de magistrats, avocats et défenseurs des droits de l’homme, il a affirmé que "l’arrestation et la détention sont devenues un instrument
d'intimidation et de terreur contre les inculpés pour les amener à libérer leurs avoirs".
L’interférence des autorités politiques dans la procédure judiciaire "impacte négativement la justice dans notre pays et mettent à mal l'indépendance de la
magistrature" a soulevé le même responsable gouvernemental pour qui ce tableau "sombre" est l’image actuelle de la justice en RDC.
Ce discours du ministre de la Justice a été salué dans la foulée par plusieurs défenseurs des droits de l’homme dont Jean-Claude Katende président de l’association congolaise de défense des droits de l’homme (ASADHO).
Auprès d’Anadolu, Il a soulevé "l’impuissance avérée" des magistrats face à un régime "finissant qui cherche à tout contrôler". La Justice est selon lui, devenue un
instrument de "chasse aux opposants, membre de la société civile et défenseurs des droits de l’homme".
Un responsable de l’ONG la voix des sans voix a dénoncé auprès d’Anadolu les "abus" de l’agence nationale de renseignement (ANR) qui selon lui, détient des
dizaines de personnes au secret depuis plusieurs mois sans droit de visite des membres de famille ni d'avocats.
Malgré le tableau sombre de sa justice et les graves violations des droits de l’homme commises par l’Etat et les groupes armés, la RDC a été élue lundi pour siéger pendant trois ans au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU.
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