AA/ Kinshasa / Pascal Mulegwa

Le président congolais Joseph Kabila a promulgué vendredi un nouveau code minier instaurant une redevance avec un taux plus élevé sur les métaux "stratégiques" pour "rapporter à l’Etat des recettes substantielles" pour son développement, selon un communiqué de la présidence.

Constitué de 32 articles, ce code réformé a été promulgué deux jours après une rencontre au cours de laquelle le président congolais a assuré les représentants de sept grandes entreprises minières de sa volonté de continuer un "dialogue constructif" avec eux.

Jugé non avantageux pour les opérateurs, ce code minier porte à 10% les taxes sur les "métaux stratégiques" notamment le cobalt et le cuivre. Il instaure également une taxe de 50% sur les superprofits. L'ancien Code prévoyait un taux de 2% pour le cuivre et le cobalt.

Lors de la rencontre mercredi, Kabila et les miniers avaient convenu de traiter "au cas par cas" les problèmes suscités par la révision du code minier.

"Le règlement sera mis sur pied en collaboration avec les miniers" avait déclaré à Anadolu le ministre congolais des mines Martin Kabwelulu.

Kabila a d’ailleurs instruit au gouvernement "d’ouvrir lesdites concertations dans les meilleurs délais", souligne le communiqué de la présidence.

Consultée par Anadolu, cette loi accorde une importance à la nécessité de consultation avec les communautés locales avant toute exploitation.

Ces communautés pourront bénéficier d’une provision pour le développement de 0,3% du chiffre d’affaires de l’entreprise minière et lutte contre l’alimentation des conflits et l’instabilité de certaines régions du pays par les revenus miniers.

Premier producteur de cuivre d'Afrique et dépendant des secteurs minier et pétrolier, le Congo-Kinshasa a vu sa croissance baisser et son taux d'inflation augmenter ces deux dernières années en raison de la chute des cours des matières premières.

"L'économie congolaise se porte de mieux en mieux", s’est réjoui vendredi lors d’un point de presse à Kinshasa, le gouverneur de la banque centrale du Congo (BCC) Deogratias Mutombo.

"Nous croyons fermement que 2018 enregistrera une performance beaucoup plus satisfaisante", a-t-il ajouté affirmant que l’économie congolais "se stabilise".