RDC : Kabila attaqué en justice par un "évêque" protestant
- L’évêque met sur le dos de Kabila, qui a dirigé la RDC de Janvier 2001 jusqu'au début de l'an 2019, dix griefs lourds pour lesquels il souhaite qu’une "enquête soit ouverte et que M. Kabila réponde de ces crimes survenus sous son règne".

Congo, The Democratic Republic of the
AA / Kinshasa/ Pascal Mulegwa
Un évêque pentecôtiste a porté plainte, jeudi, contre l'ancien président congolais Joseph Kabila auprès de la Cour constitutionnelle pour une salve de présumés crimes et assassinats dont celui, en mars 2017, de deux experts de l'ONU dans le centre de la République démocratique du Congo (RDC).
Pascal Mukuna, évêque de l'Assemblée chrétienne de Kinshasa (ACK), l’une des importantes communautés religieuses de Kinshasa, a déposé une dénonciation de crimes allégués contre l’ancien président congolais Joseph Kabila devant le parquet près la haute cour.
L’évêque met sur le dos de Kabila, qui a dirigé la RDC de Janvier 2001 jusqu'au début de l'an 2019, dix griefs lourds pour lesquels il souhaite qu’une "enquête soit ouverte et que M. Kabila réponde de ces crimes survenus sous son règne", écrit-il dans sa requête reçue à la Cour.
Parmi les présumés crimes, il cite, la tuerie des adeptes de la secte Bundu dia Kongo en 2008 au Kongo central (sud-ouest), la répression d'une marche pour réclamer les élections en 2018, l’assassinat des défenseurs de droits de l’homme Armand Tungulu, Floribert Chebeya et la disparition de son chauffeur Fidèle Bazana.
L'évêque, dont l'image a été ternie dans une sextape, attribue également à Joseph Kabila l’assassinat en 2017 de deux experts des Nations Unies lors d'une insurrection dans le Kasaï (centre) le charnier de Maluku à Kinshasa et les "assassinats" lors des marches des fidèles catholiques contre son le régime Kabila entre fin 2017 et février 2018.
Il en veut même à Kinshasa pour les meurtres des bandits de grands chemins ( Ndlr, Kuluna) dans une opération policière qui avait attiré l'ire de l'ONU et de l'ONG américaine Human rights Watch en 2014.
La plainte a déchaîné la chronique dans le pays, d'autant plus que Mukuna fut un soutien de Joseph Kabila et était même aligné dans l'équipe de campagne de Emmanuel Ramazani Shadary, le dauphin malheureux de Kabila à la présidentielle de décembre 2018.
L'évêque dont la popularité avait explosé dans le pays, pour avoir dirigé l'un des deux clubs de football les plus célèbres de Kinshasa, a vite rallié le la mouvance de Félix Tshisekedi, originaire, également, de la région du Kasaï.
"Cette plainte est une plaisanterie et sera rejetée", a déclaré à l’Agence Anadolu, Adrien Ngalowa, député du FCC, la coalition de Kabila.
Il a rappelé qu'avant la tenue des élections, Kabila, avait promulgué une loi qui accorde une "immunité" aux anciens chefs d'État élus, ainsi qu'aux chefs des corps constitués, notamment les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat.
Sa plainte laisse perplexe nombreux acteurs de la société civile au moment où le directeur du cabinet de Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe, a été écroué en prison depuis un mois, pour des soupçons de détournement des fonds publics alloués aux travaux d'infrastructures liées au programme d'urgence du président.
Son procès débutera le 11 mai courant.