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RDC: Joseph Kabila soutient "pleinement" l'accord politique (Médiation)

La position du chef de l'Etat, non confirmée par une source à la présidence, intervient quelques heures après que son camp a annoncé qu'il n'appliquera aucune disposition de cet accord qui serait contraire à la constitution

Mohamed Safwene Grira  | 05.01.2017 - Mıse À Jour : 06.01.2017
RDC: Joseph Kabila soutient "pleinement" l'accord politique (Médiation)

Kinshasa

AA/ Kinshasa/ Pascal Mulegwa

Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, soutient "pleinement" l'accord politique conclu entre sa majorité et l'opposition, a annoncé mercredi l'Eglise catholique congolaise, médiatrice de la crise politique dans ce pays.

"Joseph Kabila a souhaité une mise en oeuvre rapide de cet accord politique. Il a également émis le voeux de le voir plus inclusif", a déclaré à Anadolu l'abbé Donatien N’Shole, secrétaire général intérimaire de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), dont une délégation s'est entretenue mercredi avec le chef de l'Etat au palais présidentiel.

La position du chef de l'Etat, non confirmée par une source à la présidence, intervient quelques heures après que son camp a annoncé qu'aucune disposition de cet accord qui serait contraire à la constitution ne serait appliquée.

L'accord conclu au soir du 31 décembre stipule qu'il ne saurait y avoir de recours au référendum aux fins de modifier la constitution durant la période transitoire qui court jusqu'à la fin de l'année 2017.

La majorité présidentielle a toutefois estimé que cette stipulation constitue une violation de l'article 5 de la Constitution qui attribue au peuple souverain l'exercice du pouvoir via, notamment, le référendum. Aucune fraction du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice, précise cette disposition de la constitution.

Par ailleurs, la majorité présidentielle avait, dès la signature de l'accord, fait montre de "réserves" en invoquant que cet accord n'a pas recueilli l'assentiment d'une frange minoritaire de l'opposition.

"Les évêques entament demain [jeudi] une mission spéciale pour rencontrer les non signataires de cet accord. Les discussions sur les arrangements particuliers en vue de mettre en oeuvre cet accord reprennent vendredi", a précisé à Anadolu l'abbé N'shole.

Un dialogue boycotté par la plus grande partie de l'opposition avait abouti, le 18 octobre dernier, à un premier accord aux termes duquel la Présidentielle et le départ de Kabila, arrivé cette année au terme de son dernier mandat constitutionnel, seraient reportés au printemps 2018.

Entre temps, un "gouvernement d'union nationale", composé de membres de la majorité et de l'opposition signataire de l'accord a été chargé de diriger le pays.

Rejetant ces conclusions, le rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, principale plateforme de l'opposition, a lancé un appel à la "résistance pacifique" et à chasser Kabila du pouvoir.

Pour pallier le risque de crise sécuritaire, l'Eglise catholique a réuni le pouvoir et le rassemblement autour de négociations "de la dernière chance". Celles-ci ont abouti, le 31 décembre dernier, à un nouvel accord avançant la présidentielle à la fin de l'année 2017 et confiant la présidence du gouvernement ainsi que le pilotage de la transition au rassemblement.

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