AA / Kinshasa/ Pascal Mulegwa

L'opposant historique congolais, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, a été inhumé samedi soir à Kinshasa où des milliers de Kinois lui ont rendu les derniers hommages, deux ans et demi après sa mort à Bruxelles en Belgique.

Père de l'actuel président Félix Tshisekedi, il a été inhumé samedi à la sortie de Kinshasa, plus de deux ans après sa mort des suites d'une embolie pulmonaire à l'âge de 84 ans.

L'enterrement samedi, a mis fin à trois jours de luxueuses funérailles, financées par le gouvernement, l'illustre disparu ayant été premier ministre pendant sa carrière politique.

La dépouille de Tshisekedi a fait 28 mois dans un funérarium bruxellois, en attente d'un accord entre sa famille politique et le camp Kabila pour son rapatriement.

Plusieurs présidents africains ont pris part aux obsèques de Tshisekedi dans le plus grand stade du pays, bondé de dizaines de milliers de Kinois, fonctionnaires et autorités venues de l'intérieur du pays.

Paul Kagame ( Rwanda ), Denis Sassou Nguesso ( Congo), Joao Laurenco ( Angola), Faustin-Archange Touadéra (Centrafrique) et Edgar Lungu (Zambie) ont pris pas aux obsèques.

L'Ouganda s'est fait représenté par son vice-président Edward Ssekandi.

L'ancien président congolais Joseph Kabila, sa famille et les leaders de l'opposition n'ont pas pris part aux funérailles de Tshisekedi, qui a été décoré du statut de héros national, quelques heures avant son inhumation.

Présent dans la capitale Kinshasa, l'opposant Martin Fayulu, qui conteste la la victoire et la légitimité de Félix Tshisekedi, n'a fait aucune apparition à ces obsèques pour des raisons "sécuritaires et protocolaires", a indiqué à Anadolu, l'un de ses proches collaborateurs.

Leader de la coalition de l'opposition (Lamuka) pour quelques semaines encore, l'opposant Moise Katumbi revenu de trois ans d'exil le 20 mai dernier, était également absent.

"A l'instar d'un Gandhi, d'un Nelson Mandela, d'un Martin Luther King, le combat d'Etienne Tshisekedi était pour la dignité, la liberté et l'épanouissement de l'homme congolais", a déclaré Jean-Marc Kabund, président intérimaire de l'Union pour la démocratie et progrès social ( UDPS) parti cofondé par Tshisekedi dans les années 90 sous Mobutu.

"Plusieurs fois emprisonné, relégué en province et placé sous surveillance, Etienne Tshisekedi avait donné un [go] contre la dictature et un goût pour défendre les libertés", a ajouté Kabund actuellement vice-président de l'Assemblée nationale numériquement contrôlé par le camp de l'ex-président Joseph Kabila.

Le coût de ces funérailles en pompe ont provoqué une polémique dans le pays.

La présidence a estimé à 2,5 millions de dollars, la participation de l'Etat aux funérailles, affirmant que d'autres charges ont été supportées par la les proches de Tshisekedi et les membres de la diaspora congolaise. Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.