Afrique

RDC/Ebola: Bientôt une réunion du comité d'urgence de l'OMS

-Pour déterminer à nouveau si cette épidémie persistante doit être déclarée comme une urgence mondiale.

Nadia Chahed  | 16.07.2019 - Mıse À Jour : 16.07.2019
RDC/Ebola: Bientôt une réunion du comité d'urgence de l'OMS

Tunis

AA/Tunis

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) convoquera prochainement son Comité d’urgence du Règlement sanitaire international (RSI) sur la maladie à virus Ébola en République démocratique du Congo (RDC), a annoncé l'ONU.

Il s’agira pour ces experts de déterminer à nouveau si cette épidémie persistante doit être déclarée comme une urgence mondiale après la confirmation d’un cas à Goma dimanche, précise l'ONU dans un communiqué publié sur son site.

Près d'un an après le début de l'épidémie d’Ebola dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), le nombre de nouveaux cas a atteint des niveaux préoccupants, rappelle l'ONU ajoutant que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Bureau pour la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) ont organisé lundi à Genève une réunion de haut niveau pour faire le point sur la réponse coordonnée à Ebola et mobiliser davantage de soutien aux efforts déployés par le gouvernement congolais pour vaincre cette maladie mortelle.

Depuis août 2018, plus de 1.650 personnes sont décédées du virus, et environ 12 nouveaux cas sont signalés chaque jour, souligne la même source.

"L’identification du cas à Goma pourrait potentiellement changer la donne dans la lutte contre l’épidémie"» a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, le Directeur général de l’OMS lors de la réunion de Genève.

Face à une épidémie d’Ebola qualifiée par Kinshasa comme "la plus complexe de son histoire et même de santé publique au niveau mondial" , Tedros a néanmoins affiché son optimisme et sa confiance dans les mesures de riposte mises en place.

Pour assurer une riposte optimale, Il faut toutefois que "les attaques et autres perturbations de la réponse cessent", a-t-il estimé.

Mais la riposte à Ebola ne saurait être confinée à sa seule dimension technico-sanitaire, estime le chef de l’OMS.

"Il faut que les attaques et autres perturbations de la réponse cessent", a souligné le Dr. Tedros.

Depuis le début de l’année, la riposte à Ebola a subi 198 attaques qui ont fait sept morts et 58 blessés parmi le personnel de santé, rappelle l'ONU.

Une contrainte sécuritaire évoquée par le ministre congolais de la Santé, Dr. Oly Ilunga, qui a reconnue, lors de la réunion de Genève, qu' "une partie de la riposte se déploie dans des zones d’opération militaire où opèrent des groupes armés et des milices communautaires".

Les régions des provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu touchées par l'épidémie se caractérisent par des infrastructures médiocres, une instabilité politique et des conflits persistants impliquant de nombreux groupes armés et par la méfiance de la communauté à l'égard des autorités nationales et des étrangers, explique l'ONU.

Oly Ilunga a, en outre, rappelé que la complexité de la riposte et les facteurs de risque de propagation de l’épidémie résident dans la densité et la grande mobilité de la population et l'espace géographique concerné qui couvre 23 zones de santé répartis sur deux provinces.

A Genève, le Secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires humanitaires, Mark Lowcock, s’est également fait l’écho des propos optimistes du Dr. Tedros. "Aujourd’hui, les bailleurs de fonds et les intervenants ont exprimé leur confiance dans l’approche que nous adoptons actuellement", a-t-il déclaré.

Il a, toutefois, tenu à souligner que l’argent est le nerf de la guerre contre Ebola.

"Si nous n'obtenons pas immédiatement davantage de ressources financières, il ne sera pas possible de mettre fin à l'épidémie", a prévenu Lowcock, soulignant que "chaque retard donne au virus l'occasion de se propager, ce qui a des conséquences désastreuses".

Il a, par ailleurs, insisté pour que la communauté internationale fasse tout son possible pour éviter que l’épidémie d’Ebola dans l’est de la RDC atteigne le niveau de celle qui a frappé l’Afrique de l'Ouest il y a cinq ans. Entre 2014 et 2016. Plus de 10.000 personnes au Libéria, en Sierra Leone et en Guinée ont perdu la vie avant qu'une intervention d’un coût de plusieurs milliards de dollars mette fin à l’épidémie, a-t-il rappelé.

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