RDC/Destitution de la présidente de l'Assemblée: le camp Kabila reconnaît avoir perdu une « importante bataille »

Kinshasa
AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa
La coalition de l’ex-président congolais, Joseph Kabila, majoritaire au parlement a reconnu avoir perdu une « importante bataille » après la destitution, jeudi dernier, de la présidente de l’Assemblée nationale et de son bureau par des députés relevant du camp du président en fonction Felix Tshisekedi et certains issus de la même coalition pro Kabila.
Le Front Commun pour le Congo (FCC) « a perdu une bataille importante. Mais son combat pour la préservation des acquis démocratiques, de l'unité nationale et de la stabilité, en vue de l'émergence du pays, est loin de s'arrêter », a déclaré Néhémie Mwilanya, coordonnateur du FCC.
« A tous les patriotes de resserrer les rangs derrière ces challenges », a-t-il ajouté. La chute de Jeanine Mabunda et de son bureau s'inscrit dans la crise au sommet de l'Etat où le président Felix Tshisekedi, ne dispose pas de majorité et ne contrôle guère le gouvernement dominé par des pro Kabila en vertu d’un accord politique conclu avec son prédécesseur.
Tshisekedi a annoncé dimanche dernier la fin de cette coalition, prévenant qu'il souhaitait dégager sa propre majorité d’« Union sacrée » à l'Assemblée pour soutenir sa politique de réformes. Il avait annoncé la nomination d’un informateur qui doit identifier cette majorité, dans le cas échéant, il avait menacé de dissoudre l’Assemblée nationale.
Jeanine Mabunda a été évincée après que 281 élus contre 200, ont voté pour une pétition déposée par des pro-Tshisekedi et des opposants qui l’accusent de mauvaise gestion financière de l’Assemblée.
Le FCC dispose de 340 sièges sur les 500 que compte le parlement.
Cette coalition accuse Tshisekedi d'avoir débauché ses députés à coups de billets de banque. Au lendemain de ce sérieux échec au Parlement face à Félix Tshisekedi, Joseph Kabila a fait une rare apparition publique dans son fief minier du Katanga (sud-est) vendredi, dans le cadre d’une visite privée.