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RDC/ Crise politique : Les hauts gradés de l’armée et de la police affirment leur « loyauté inébranlable » à Tshisekedi

Sur fond de bras de fer entre le président et son prédécesseur Joseph Kabila

Fatma Bendhaou  | 02.12.2020 - Mıse À Jour : 02.12.2020
RDC/ Crise politique : Les hauts gradés de l’armée et de la police affirment leur « loyauté inébranlable » à Tshisekedi

Kinshasa


AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa

Des hauts gradés de l’armée et de la police de la république démocratique du Congo (RDC) ont affirmé, mardi, leur « loyauté inébranlable » au président Félix Tshisekedi en conflit avec son prédécesseur Joseph Kabila, qui a gardé une mainmise sur la gestion du pays par sa majorité parlementaire et ses hommes au gouvernement.

Réunis autour du président Tshisekedi au palais de la Nation, 70 officiers généraux de l’armée et 64 autres de la police ont déclaré dans un message intitulé « loyauté inébranlable » : « aucune campagne de séduction de quelque nature que ce soit ne viendra ébranler notre engagement citoyen et notre détermination à demeurer apolitiques, nationaux et républicains », selon un compte-rendu de la présidence. L’échange entre le président et les officiers a duré pendant près de 4 heures.

En début de semaine, le commandant de la garde républicaine est apparu dans une vidéo largement partagée dans les réseaux sociaux dans laquelle, le général-major Christian Tshiwewe, invitait ses hommes « à ne pas comploter contre le pouvoir en participant à des réunions clandestines » et à rester « des patriotes habités par la loyauté, la fidélité envers le chef de l'État ».

Ma mission, a-t-il poursuivi, « est de protéger le chef de l'État comme il se doit. Ne m'induisez pas en erreur », a-t-il insisté devant ses hommes qui forment l’unité d’élite chargée de protéger le président, sa famille, ses biens et ses hôtes de marque.

Pour ce haut gradé promu sous l’ancien régime, « trahir le Congo, c'est trahir le président de la république en allant à l'encontre de ses directives ».

Son unité, plus de 7000 hommes, est composée en grande majorité par des militaires choisis par l'ancien président Joseph Kabila, qui a quitté le pouvoir début 2019 après 18 ans de règne.

Mi-novembre, l’Etat-major général de l’armée avait, par le biais de son porte-parole, rappelé « l'apolitisme » de l'armée et insisté sur la « discipline » qui impose aux militaires de « n’exécuter que les ordres émanant de leur hiérarchie ».

La sortie du chef de la garde républicaine et les mises au point de l’armée interviennent dans un contexte tendu sur fond de bras de fer entre Kabila et Tshisekedi, ce dernier tentant de se défaire de l’influence de son prédécesseur.

Le camp Kabila a mis en garde, mardi, contre le débauchage de ses élus à coups de billets de banque par le camp présidentiel pour renverser la majorité parlementaire. Le porte-parole du président a récemment prévenu qu’aucune majorité n’a déjà été formellement identifiée à l’assemblée nationale.

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