RDC: coupure d’Internet "pour des raisons sécuritaires"
- L'opposant Martin Fayulu déplore une tentative de fraude.
Congo, The Democratic Republic of the
Les autorités congolaises ont coupé, lundi, l'accès à Internet, au lendemain de la tenue des élections présidentielle, législatives nationales et provinciales en République démocratique du Congo (RDC), a constaté le correspondant d'Anadolu à Kinshasa.
"Nous avons reçu des instructions de couper totalement l’accès à Internet. Les autorités nous ont avancé des raisons sécuritaires", a déclaré à Anadolu, un responsable commercial d'une société de télécommunications.
"Cher client, sur instruction du gouvernement, nos services Internet sont suspendus pendant une période indéterminée", a indiqué le fournisseur d'accès "Standard Télécom" à ses clients dans un message.
Le porte-parole du gouvernement n'a pas préféré communiquer sur ce sujet, alors que l'accès à Internet était coupé depuis 10h30 GMT du matin.
"Ils le font pour truquer les résultats en faveur de leur candidat impopulaire. Il n'y a aucune raison pour nous plonger dans un black-out", a déclaré à Anadolu, l'opposant Martin Fayulu, candidat à la présidentielle.
"Les résultats sont humiliants pour le candidat de Kabila (Ramazani Shadary)", a ajouté Fayulu affirmant qu'il sera "impossible pour le candidat de Kabila".
A l'ouverture des bureaux de vote, dimanche, Shadary a déclaré qu'il sera "président de la République dès ce soir".
Après une journée de vote émaillée de couacs techniques et des violences dans l'est du pays, les bureaux de vote ont commencé à afficher leurs résultats respectifs lundi.
Les résultats provisoires seront publiés par la commission électorale le 06 Janvier 2019, une semaine après le scrutin, selon le calendrier électoral.
Le scrutin de dimanche n'a pas eu lieu dans trois circonscriptions de l'est et de l'ouest du pays, à cause de la persistance de l'épidémie Ebola et les violences interethniques.
Deux personnes, dont un policier et un agent électoral, ont été tuées par lynchage lors du vote à Walungu, dans l'est du pays.
L'agent électoral lynché était soupçonné par les électeurs de truquer les suffrages.