RDC : Corneille Nangaa et 25 autres personnes condamnés à la peine de mort
- Pour crimes de guerre

Congo, The Democratic Republic of the
AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa
La justice militaire congolaise a condamné à la peine de mort, jeudi, l’ancien président de la Commission électorale, Corneille Nangaa, devenu ensuite chef de l’Alliance Fleuve Congo, une plateforme politico-militaire dont le M23 fait partie.
La sentence a été prononcée par la Cour d’appel de Kinshasa – Gombe, au terme d’un procès ouvert depuis le 24 juillet en l'absence de la plupart des prévenus dont Corneille Nangaa. Seuls 5 personnes condamnées étaient en détention et ont comparu devant le tribunal.
Bertrand Bisimwa, président du M23, le chef des rebelles Sultani Makenga, leurs portes – paroles Willy Ngoma et Lawrence Kanyuka font partie des condamnés.
Les juges ont retenu des crimes de trahison, de participation à un mouvement insurrectionnel et crimes de guerre à charge des personnes jugées, leur imputant plusieurs chefs d'inculpation, dont des viols, massacres, enrôlement de mineurs, coups et blessures volontaires et meurtres, commis par les rebelles du M23 dans la province du Nord – Kivu depuis Novembre 2021.
Corneille Nangaa avait lancé sa plateforme fin 2023.
Le justice lui reproche, ainsi qu'à ces coaccusés, de n’avoir pas pris les mesures nécessaires et raisonnables pour empêcher et réprimer les crimes commis par les rebelles du M23 et leurs alliés « étant sous leur autorité et contrôle effectif ».
La justice a également condamné les prévenus au versement de 1 milliard de dollars en guise de réparation, l’Etat congolais s’étant constitué partie civile.
Les juges ont ordonné « l’arrestation immédiate » des condamnés en fuite ainsi que la confiscation de leurs biens.
Le ministre congolais de la Justice, Constant Mutamba, qui avait ordonné l’ouverture de ce procès était présent à l’audience du prononcé.
Constant Mutamba a déclaré à l’agence Anadolu qu'il saluait « cette condamnation » qui, selon lui, « servira de leçon à quiconque s’amuserait à trahir la Nation ».
Il a exclusivement annoncé à Anadolu l’émission imminente des mandats d’arrêts internationaux « pour que tous les Etats du monde s’activent à capturer les condamnés au cas où ils circuleraient sur leurs territoires ».
L’avocat de la défense a dénoncé « un mal jugé » et annoncé son intention d'interjeter appel.
Les juges ont accordé 5 jours aux condamnés pour introduire leurs requêtes s’ils le souhaitaient.
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