RDC : Calme précaire à Goma
- La situation dans la ville de l'est de la RDC a commencé à se stabiliser ce jeudi, après une semaine de violents affrontements entre l'armée et les rebelles du M23

Istanbul
AA / Istanbul / Mevlut Ozkan
La situation dans la ville de Goma, située dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a amorcé un retour progressif à la normale ce jeudi, après une semaine marquée par de violents affrontements entre les forces gouvernementales et les rebelles du M23, prétendument soutenus par le Rwanda.
Bien que la tension demeure élevée, les tirs sporadiques ont cessé et aucun nouvel affrontement n'a été signalé à Goma. Selon le site d'information Actualite.cd.news, les rebelles du M23 continuent de contrôler plusieurs villages à proximité de la province du Sud-Kivu, où des affrontements sporadiques sont encore rapportés.
Les habitants ont commencé à quitter leurs maisons dans les quartiers nord de la ville et le trafic reprend lentement à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu.
L'approvisionnement en eau a été partiellement rétabli, bien que des coupures d’électricité persistent, exacerbant les difficultés quotidiennes pour les résidents.
Les Nations unies ont déclaré mercredi que la situation en République démocratique du Congo « reste tendue aujourd'hui, mais elle est également plus calme » au milieu des combats pour le contrôle de Goma.
Pendant ce temps, les habitants s’inquiètent des risques sanitaires, aggravés par la présence de plusieurs corps gisant dans les quartiers de Goma.
On ne sait toujours pas qui contrôle la ville et les institutions gouvernementales qu'elle abrite.
Dans une adresse à la nation mercredi, le président congolais Félix Tshisekedi a affirmé qu'une « riposte vigoureuse et coordonnée » contre les rebelles et leurs soutiens était « en cours ».
« Les vaillantes Forces armées de la RDC sont pleinement mobilisées et prêtes à défendre chaque centimètre du territoire », a-t-il déclaré.
Le M23 a lancé la semaine dernière une offensive majeure contre Goma, où vivent environ 3 millions de personnes.
Plusieurs rapports ont fait état de près de 100 morts au cours de la semaine écoulée, mais Anadolu n’a pas pu confirmer de manière indépendante le bilan exact.
Des milliers de personnes ont été déplacées, dont beaucoup ont fui vers le Rwanda, y compris des membres du personnel d’organisations internationales telles que l’ONU et la Banque mondiale.
Le Mouvement du 23 Mars (M23) a été créé en 2012 par des militaires dissidents de l’armée congolaise. Après une brève montée en puissance, il a été défait en 2013 par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), appuyées par les Casques bleus de la MONUSCO. Cependant, le M23 a repris les armes en 2022, s’emparant de plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu, située à la frontière du Rwanda et de l’Ouganda.
Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir activement le M23 pour accéder aux richesses minières de la région. Ces accusations sont étayées par des rapports d’agences onusiennes, qui pointent un appui militaire rwandais au mouvement rebelle. Pour la RDC, le M23 est un groupe "terroriste" et toute forme de négociation est catégoriquement rejetée.
Le Rwanda réfute ces allégations, affirmant que le M23 est un mouvement congolais dirigé par des Congolais, bien que ses membres parlent le kinyarwanda, la langue rwandaise. Kigali rejette également les conclusions des rapports onusiens et rappelle avoir désarmé les rebelles du M23 qui s’étaient réfugiés sur son sol en 2012-2013, avant de remettre leur arsenal aux autorités congolaises.
Pour Kigali, "la question du M23 est une menace sécuritaire pour le Rwanda". "La RDC, à cause de l’assimilation permanente du M23 au Rwanda, a bâti une large coalition militaire avec des soldats burundais, avec des mercenaires européens, des miliciens Wazalendo et des génocidaires FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda, NDLR)", avait soutenu le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Jean Patrick Nduhungirehe, dans une interview accordée à Africa 24.
Ces alliances, selon Nduhungirehe, s’inscriraient dans une stratégie visant à renverser le gouvernement rwandais.
*Traduit de l'anglais par Sanaa Amir
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