AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa

L'ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba de retour depuis mercredi en République démocratique du Congo (RDC) a plaidé pour l'opposant en exil Moise Katumbi déclaré candidat à la présidentielle de décembre et qui tente depuis midi un forcing pour rentrer dans son pays depuis la frontière Zambienne.

Katumbi a pris un vol privé en Afrique du sud tôt le matin mais a renoncé à atterrir dans son fief Lubumbashi (Sud-est), Kinshasa lui ayant refusé l'autorisation de survol et d'atterrissage.

Le riche homme d'affaires a préféré atterrir en Zambie frontalière avec la RDC, pour entrer par voie routière dans la ville de Lubumbashi mais les services de sécurité congolais l'ont bloqué du coté zambien.

"j'en appelle aux autorités du pays pour calmer le jeu et faire en sorte que ces élections soient inclusives et qu'on trouve une solution pour que M. Katumbi puisse rentrer au pays", a déclaré lors de son premier point de presse à Kinshasa l'opposant Jean-Pierre Bemba, l'une de trois figures de proue de l'opposition congolaise.

"L'exclusion n'est pas souhaitable. Moise Katumbi est acteur politique majeur dans ce pays. il n'est pas beau qu'on exclu des opposants surtout lorsque le souverain primaire est le seul à décider de qui doit diriger ", a ajouté Bemba, ex-chef de guerre qui a déposé sa candidature à la présidentielle jeudi.

Ex-allié influent du président Joseph Kabila avant de passer à l'opposition en 2015, Katumbi,accompagné de ses proches collaborateurs a trainé un bain de foule à la frontière zambo-congolaise de Kasumbalesa, d'après des images diffusées par son entourage.

"Depuis 5 heures, toujours bloqués au poste frontière zambien de Kasumbalesa. La RDC est devenue une propriété privée dont l’accès est interdit au gré des caprices de son propriétaire. Ils ont peur", a tweeté Salomon Kalonda, conseiller principal de Katumbi, opposant qui a mis en scène une tentative de retour pour défier Kabila.

Condamné à 3 ans de prison pour spoliation immobilière puis inculpé pour atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l'État dans une affaire de recrutement présumés de mercenaires étrangers, Katumbi prévoyait de déposer sa candidature samedi dans la capitale Kinshasa pour la présidentielle du 23 décembre à laquelle son rival (Kabila) est censé ne pas postuler.

Katumbi est menacé d'être arrêté pour purger sa peine s'il foule le sol congolais. Les autorités congolaises ont fermé la frontière, avant l'arrivé de Katumbi. La direction congolaise de migration n'était pas joignable pour fournir plus de détails.

Des foules entières qui quittaient la ville de Lubumbashi pour aller accueillir Katumbi à Kasumbalesa ont été bloquées au point de péage marquant la sortie de Lubumbashi. Dans la matinée, la police a dispersé des foules entières de partisans de Katumbi qui affluaient dans un premier temps vers l'aéroport.

Jusqu'en fin de journée, la tension était vive dans cette ville, fief naturel de Katumbi qui fut gouverneur de la province du Haut-Katanga pendant 8 ans avant de passer à l'opposition.