Afrique

RDC : Assemblée "extraordinaire" des évêques catholiques

- Avant la troisième marche Anti-Kabila

Lassaad Ben Ahmed  | 15.02.2018 - Mıse À Jour : 16.02.2018
RDC : Assemblée "extraordinaire" des évêques catholiques

Kinshasa

AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa

Les évêques catholiques de la République démocratique du Congo (RDC) ont ouvert, jeudi, à Kinshasa une assemblée extraordinaire pour examiner la situation politique avant la marche prévue le 25 février par les fidèles catholiques.

"Certains fidèles laïcs regroupés au sein du Comité Laïc de coordination se sont appropriés nos messages et ont organisé successivement deux marches pour réclamer la mise en œuvre intégrale de l’Accord de la Saint-Sylvestre (…) Malheureusement ces marches ont été violemment réprimées dans le sang", a relevé le président de l’épiscopat congolais Mgr Marcel Utembi, à l’ouverture de cette assemblée qui sera clôturée samedi.

Le prélat a insisté qu’il y a "nécessité d’une évaluation urgente des événements qui se sont succédés" depuis fin 2017 en vue de "dégager des orientations communes dans la gestion de la situation socio-pastorale" pour les jours "qui vont suivre".

Très écoutés et respectés dans ce pays majoritairement chrétien, les évêques vont réfléchir sur "les mots justes, sur le message de réconfort et d’espérance à communiquer à notre peuple qui crie sa souffrance".

Questionné par Anadolu sur la suite des manifestations des fidèles catholiques contre le président Joseph Kabila dont ils appellent à rassurer qu’il ne briguera pas de troisième mandat, Mgr Utembi a déclaré qu’il "ne voit pas les évêques interdire cela".

"Nous ne cesserons de demander avec insistance que les libertés et droits fondamentaux de chaque être humain soient respectés", a-t-il encore ajouté répliquant, ainsi, au pouvoir qui les accuse "d’activisme politique".

Fortement influente en RDC, l’Eglise catholique est depuis des mois à couteaux tirés avec le régime du président Kabila dont le second mandat a théoriquement pris fin en décembre 2016.

Grâce à une interprétation controversée de la constitution, ce dernier est resté au pouvoir attendant l’élection et l’investiture de son successeur.

Les deux précédentes déferlantes populaires (le 31 décembre et 21 janvier), à l'appel du Comité laïc de coordination (CLC) avaient été interdites par les autorités à Kinshasa et réprimées à balles réelles par les forces de sécurité. Une dizaine de personnes avaient été tuées, selon l'ONU et l'épiscopat.

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