Afrique

RDC : Arrestation de Ramazani Shadary à Kinshasa

- La raison de l'arrestation reste pour l'heure inconnue

Pascal Mulegwa  | 16.12.2025 - Mıse À Jour : 17.12.2025
RDC : Arrestation de Ramazani Shadary à Kinshasa

Ankara

AA – Kinshasa – Pascal Mulegwa

Le professeur Emmanuel Ramazani Shadary, haut responsable du parti de l’ancien président congolais Joseph Kabila, a été arrêté dans la nuit de lundi à mardi à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, ont indiqué à Anadolu des sources proches de sa famille et sa formation politique.

Secrétaire permanent du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), Ramazani Shadary a été interpellé à son domicile situé dans la commune de la Gombe, quartier administratif et diplomatique de la capitale, vers 03h30 locales, a déclaré à Anadolu son épouse Wivine Paipo, ancienne députée.

D’après cette source, des hommes en uniforme, présentés comme appartenant majoritairement à la Garde républicaine, se sont rendus à son domicile. Certains étaient armés, cagoulés et portaient des gilets pare-balles. Ils ont procédé à une fouille des lieux et saisi des téléphones portables avant d’emmener l’opposant à bord de véhicules militaires.

L’opposant, d’après Wivine Paipo, a été arrêté avec trois policiers chargés de sa sécurité, son chef de protocole, sa cuisinière et son chauffeur.

Mardi soir, sa famille affirmait ne pas connaître le lieu de sa détention. Des proches se sont rendus au camp Tshatshi, quartier général de la Garde républicaine à Kinshasa, sans obtenir confirmation de sa présence, selon les mêmes sources.

Des informations obtenues par Anadolu font état de sa détention par le conseil national de cyberdéfense, un service de sécurité relevant de la présidence de la République.

« Cet acte grave, arbitraire et inacceptable constitue un recul démocratique manifeste et traduit le recours à des méthodes rétrogrades, indignes d’un État qui se prétend démocratique. Il s’agit d’une entreprise délibérée visant à museler l’opposition politique, à intimider ses dirigeants et à instaurer un climat de peur et de psychose au sein de la population, dans le dessein évident d’offrir au régime finissant un boulevard politique à des velléités anticonstitutionnelles et à la paralysie programmée de la RDC », a réagi le PPRD dans un communiqué signé par son vice–président Aubin Minaku.

« Face à cette situation alarmante », écrit l’ancien président de l’assemblée nationale, « le PPRD alerte solennellement la communauté nationale et internationale, le système des Nations Unies, ainsi que l’ensemble des missions diplomatiques accréditées en RDC, sur la dérive autoritaire et le chaos institutionnel qui s’installent dangereusement dans notre pays".

Ancien ministre de l’Intérieur entre 2016 et 2018, Emmanuel Ramazani Shadary avait été le candidat à l’élection présidentielle de décembre 2018. Il avait obtenu environ 23 % des suffrages, arrivant en troisième position derrière l’actuel président Félix Tshisekedi.

Ces derniers mois, Ramazani Shadary avait multiplié les prises de position critiques à l’égard des autorités. Convoqué par la justice militaire, il avait été interdit de quitter le territoire, les autorités le soupçonnant de liens avec la rébellion AFC/M23, des accusations rejetées par son entourage.

Son arrestation intervient dans un contexte politique tendu, marqué par des tensions persistantes entre le pouvoir en place et les proches de l’ancien président Joseph Kabila.

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