AA/Kinshasa/Pascal Mulegwa 

Quelque 600 mille enfants risquent de mourir de faim dans les six prochains mois dans les provinces du centre de la République démocratique du Congo (RDC), si l'aide alimentaire ne leur parvient pas « rapidement », a prévenu le Programme alimentaire mondial (PAM).

La situation dans la région du Kasaï est « grave », a déclaré au cours d’une conférence de presse lundi soir à Kinshasa, le directeur exécutif du PAM, David Beasley, en mission depuis la semaine dernière en RDC.

«Sur les 135 millions de dollars américains nécessaires pour intervenir, nous n’avons reçu que 1 % », a-t-il précisé, alertant que si « rien n’est fait maintenant pour débloquer les fonds nécessaires », 600 000 enfants « exposés » à la famine vont mourir dans les six prochains mois.

Jadis Havre de paix, la région du Kasaï dans le centre de la RDC a basculé dans des violences sanglantes depuis août 2016, date à laquelle, Kamwina Nsapu, un chef traditionnel influent et hostile au président Joseph Kabila, a été abattu par la police. Depuis ses adeptes s'adonnent à une lutte acharnée contre les forces de l'ordre.

Revenant sur la situation au kasaï, David Beasley a estimé qu'elle est «épouvantable» et «désespérée».

Ces violences impliquant directement d’une part les miliciens et partisans de Kamwina Nsapu et les forces de sécurité congolaises ont fait au moins 5 000 morts selon l’ONU, Kinshasa évoque pour sa part un bilan de 1 300 morts.

Les violences dans cette région ont empêché les populations de travailler la terre, a déclaré à Anadolu Lola Castro, chef du PAM en Afrique australe, indiquant que des milliers d'enfants dans la région du Kasaï souffrent, aujourd'hui, de « malnutrition ».

Les autorités congolaises ont récemment annoncé le retour à la paix dans cette région où 1.4 million de personnes sont déplacées et plus de 30 000 se sont réfugiées dans le Nord de l’Angola.

En RDC, pays riche en minerais et peuplé de plus de 80 millions d’habitants, 7,7 millions de personnes sont menacées de famine, annonçait en août dernier l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) qui s’inquiétait de l’insécurité alimentaire « en hausse » dans le pays.