RDC : 34 prisonniers amnistiés dont un proche de l’opposant Katumbi
-Ils étaient tous condamnés pour des faits insurrectionnels et "infractions politiques"

Kinshasa
AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa
Les autorités congolaises ont amnistié, jeudi, 34 prisonniers dont l’ancien directeur de cabinet de l’opposant Moise Katumbi, tous condamnés pour des faits insurrectionnels et "infractions politiques", selon deux arrêtés rendus publics dans la capitale Kinshasa.
Arrêté fin août 2016 pour "détention d’arme et munitions de guerre" et condamné à trois ans de prison ferme, Huit Mulongo Kalonda "sera mis en liberté, (…) le temps que cet arrêté arrive à Lubumbashi", a déclaré lors d’un point de presse à Kinshasa le ministre congolais de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, signataire de deux arrêtés.
Cette amnistie intervient dans le cadre des mesures de décrispation consacrées par un accord conclu fin 2016 entre pouvoir et opposition et dont l’application intégrale est instamment réclamée par l’Eglise catholique, l’opposition et la communauté internationale.
Mardi dernier, les autorités ont amnistié dix-sept prisonniers, parmi lesquels ne figurait aucune personnalité de l’opposition.
Le Garde des sceaux congolais a déclaré que les opposants Eugene Diomi, condamné à 10 ans de prison pour viol sur mineur et Jean-Claude Muyambo condamné à 26 mois de prison pour stellionat, "ne seront pas libérés aujourd'hui ou demain".
Ces libérations imminentes ont été critiquées par l’opposant Christophe Lutundula, vice-président du G7, plate-forme qui réclame depuis près de deux ans la fin des poursuites contre Moise Katumbi, opposant déclaré candidat à la prochaine élection présidentielle, programmée pour le 23 décembre.
"C’est une vaste blague, une distraction de Kabila (…) nous allons continuer à exiger d'importantes libérations", a déclaré le député Lutundula, joint par Anadolu.
La libération des prisonniers politiques fait partie des revendications de l’Eglise catholique dont les fidèles projettent une nouvelle marche Anti-Kabila, le 25 février, pour "combattre la dictature".
Les deux dernières marches à l’initiative du comité laïc de coordination (31 décembre et 21 Janvier) avaient été réprimées par les forces de sécurité, faisant une dizaine de manifestants tués dans la capitale Kinshasa.
En dehors des prisonniers politiques, les catholiques exigent du président Joseph Kabila au pouvoir depuis 2001, de déclarer publiquement qu’il ne briguera pas un troisième mandat, au-delà de son second, échu le 19 décembre 2016.