Afrique

RDC : 23 militaires et policiers condamnés pour des viols dans l’Est

- Ces viols ont été commis au cours du premier trimestre de l'année courante.

Lassaad Ben Ahmed  | 06.09.2020 - Mıse À Jour : 07.09.2020
RDC : 23 militaires et policiers condamnés pour des viols dans l’Est

Congo, The Democratic Republic of the

AA/ Kinshasa / Pascal Mulegwa

Vingt – un militaires et deux policiers ont été condamnés ce week-end à des peines allant de 5 à 20 ans de prison, pour des viols commis au premier trimestre de l’année courante dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).

Le verdict a été rendu vendredi par le Tribunal Militaire de Garnison d’Uvira, siégeant en Audience Foraine à Sange, une cité du territoire d’Uvira dans la province du Sud-Kivu, frontalière avec le Burundi et le Rwanda.

Au total, « 18 jugements de condamnation ont été rendus. 2 policiers et 21 militaires ont été condamnés à de peines de prison allant de 5 à 20 ans », a indiqué dans un communiqué la fondation Panzi du prix Nobel de la paix (2018) le gynécologue Denis Mukwege qui accompagne les victimes.

« Cette chambre foraine s’est tenue du 24 août au 3 septembre 2020 et concernait 24 prévenus poursuivis pour viol ou tentative de viol. Un prévenu poursuivi par contumace a été acquitté », a déclaré à Anadolu Fabrice Bashombana, l’un des avocats de la défense.

L’État congolais a été condamné avec 13 hommes en uniformes au versement de dommages et intérêts variant entre 1000 et 25000 dollars et à une amende d’un million de francs congolais (510 dollars). Dix mineurs dont un garçon âgé de 14 ans sont parmi les 23 victimes qui se sont constituées en partie civile.

Dans un communiqué parvenu à l'agence Anadolu, la Fondation Panzi du prix Nobel Denis Mukwege a salué l’application du principe de territorialité « qui veut que les auteurs des infractions soient jugés dans leur milieu naturel ».

Cela, ajoute le communiqué, « afin d’envoyer un signal fort à tout autre potentiel bourreau ayant l’intention de s’inscrire dans la même logique de violation des droits humains ».

Les cas de viol sont légion dans la façade orientale de la RDC constellé de plus de 120 groupes armés, selon les Nations Unies. Les combattants des groupes armés et les forces de sécurité sont les plus grands auteurs du viol et diverses violations graves des droits de l’homme.

En juillet dernier, les forces de sécurité et les groupes armés se sont livres à des exécutions « sommaires et extrajudiciaires », faisant plus de plus de 300 victimes dans l’Est du pays, selon un rapport du bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNDUH) publié mercredi dernier.

Au cours de la même période, 30 femmes ont été victimes de violences sexuelles liées aux conflits, une diminution par rapport au mois précédent (52 victimes) », toujours selon le même rapport.

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